Cameroun - Journée  mondiale de l’Enseignant: La célébration sur fond de revendications au Cameroun

Par Vanessa TSANGA | Le Messager
- 05-Oct-2014 - 14h35   52568                      
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Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale des enseignants le 5 octobre prochain, les syndicalistes de l’éducation ont décidé de mener un grand nombre d’activités pour rappeler les revendications des enseignants au Cameroun.

Les syndicats de l’éducation du Cameroun ont décidé de saisir l’occasion donnée par cette 20e journée des enseignants à travers une conférence de presse, mercredi 1er octobre 2014 au siège du Cameroon education for all network (Cefan)  pour mobiliser le corps enseignant dans son ensemble et les pouvoirs publics sur la nécessité du respect et de l’application des dispositions contenues dans la recommandation Oit-Unesco du 5 octobre 1966 sur la condition du personnel enseignant. Des dispositions qui portent sur la valorisation de la prime de documentation et de recherche, l’intégration immédiate des enseignants d’Eps dans le statut particulier des corps de l’éducation nationale. Comme autres revendications formulées par ces syndicats, le rééchelonnement indiciaire, l’attribution des palmes académiques, la fonctionnarisation des instituteurs contractualisés. Enfin, les syndicats des enseignants du Cameroun sollicitent la tenue d’un forum pour la réforme de l’éducation et la signature de la convention collective de l’enseignement privé.

Un comité a été créé en 2012 afin de trouver les moyens de résoudre les problèmes posés. A ce jour, aucune solution n’a été trouvée à ces revendications en dehors des palmes académiques dont le décret de création a été signé au mois de janvier 2014.Placée sous le thème « investir dans l’avenir, investir dans les enseignants », la 20e journée mondiale des enseignants vient rappeler qu’il y a un lien entre l’investissement dans les enseignants, dans l’éducation et l’avenir d’un pays. Le choix du gouvernement de ne pas investir dans l’éducation mais dans les infrastructures est considéré par les syndicalistes de l’enseignement comme une mort programmée de l’émergence. La Jme donne l’occasion aux activistes de l’éducation d’attirer l’attention de la communauté nationale sur le danger que représente une politique qui met l’éducation à l’arrière de ses priorités.

Pour une éducation de qualité

Pour les syndicalistes ayant participé à cette rencontre, l’avenir dépend donc de l’investissement fait dans le domaine de l’éducation. « Nous ne menons pas ces actions simplement parce que nous sommes enseignants, mais c’est également parce que nous voyons comment les pays qui sont à nos jours développés, qui décident de l’avenir du monde. Ces pays ont largement investi dans l’éducation pour atteindre ce niveau. Si nous négligeons l’école, nous négligeons notre avenir », souligne Mbassi Odoa, président du conseil d’administration du Cefan. Les syndicats préconisent ainsi l’investissement dans l’éducation pour une école de qualité. « On ne peut pas avoir une éducation de qualité si on n’a pas des enseignants de qualité. Pour avoir ces enseignants de qualité, il faut investir dans l’enseignement, c’est-à-dire donner les moyens à l’enseignant de bien faire son travail, dans de bonnes conditions », propose Michel Tamo, syndicaliste.

Pour les syndicats des enseignants la refondation de l’école au Cameroun est nécessaire pour une éducation de qualité et l’avenir du pays. « Il ne suffit pas de construire des salles de classe ni d’engager une quelconque réforme. Il faut plutôt refonder l’école », ajoute Maurice Foe, syndicaliste. Les syndicalistes déplorent le fait que les palmes académiques difficilement accordées après 24 mois de discussions ne seront pas décernées lors de cette édition et souhaitent que le payement de ces dernières soit effectif à la prochaine édition.Une table ronde est prévue le 3 octobre 2014 afin de débattre sur le thème de la journée mondiale des enseignants.

Vanessa TSANGA (Stagiaire)





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