En un an, le taux de pénétration d’Internet au Cameroun a connu un bond de 10%. En effet, les derniers chiffres de l’Union internationale des télécommunications (UIT) estimaient ce taux à environ 10% avant l’année 2015. Mais à date, ce taux est passé à 21%.
Selon Cameroon Tribune qui cite une étude de la plateforme de vente en ligne Jumia publiée récemment, sur 24,02 millions de Camerounais, 5,01 millions sont régulièrement sur Internet. Cette étude a été réalisée en 2016 dans 15 pays africains.
Et au ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), cette estimation est confirmée, rapporte le journal. D’ailleurs, de manière empirique, ce résultat est vérifiable au quotidien. Le fameux phénomène de la «génération tête baissée» ou «génération androïd» a atteint le Cameroun depuis 2015, apprend-on.
Pour expliquer cette progression assez rapide, Pauline Tsafak, directeur de la réglementation des postes, des télécommunications et des Tic au Minpostel parle de l’avènement de la 3G et de la 4G comme premier facteur. «Depuis que l’Etat a permis à des opérateurs de téléphonie mobile d’implémenter ces technologies au Cameroun, les usagers peuvent désormais avoir accès à Internet en tout temps et en tout lieu, via Internet mobile sur les smartphones», explique-t-elle.
Si la communauté nationale salue l’amélioration du taux de pénétration de l’Internet au Cameroun, en matière de retombées économiques, le pays ne ressent pas encore les effets de ce frémissement. Selon la Banque mondiale, chaque fois qu’un pays enregistre un taux de pénétration de l’Internet de 10%, cela devrait induire 1% de taux de croissance. Ce qui n’est pas encore le cas dans au Cameroun.
En cause, quelques ajustements en cours. «Il y a des niches de croissance dans le secteur de l’Internet, mais pour l’instant, seuls les opérateurs savent comment en bénéficier. L’Etat cherche encore comment profiter», souligne Pauline Tasafak, directeur de la régulation des postes, télécommunications et Tic au ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), interviewée par Cameroon Tribune.
Selon cette dernière, ce sont les contenus qu’on échange via le Net, notamment Internet mobile, qui peuvent générer des ressources pour l’économie nationale. Il s’agit par exemple des applications, exclusivement exploitables sur smartphones. «Les développeurs doivent mettre sur pied des applications répondant aux besoins locaux. Lesquelles applications doivent être véhiculées à travers les smartphones pour booster l’économie numérique et véritablement lancer l’apps economy», indique Mme Tsafak.
La régulation doit également suivre. «Le Cameroun a été un peu surpris par le développement de la technologie et doit se mettre à la page en termes de textes et d’outils de régulation», selon le directeur de la régulation au Minpostel. Elle parle par exemple de la régulation collaborative grâce à laquelle tous les acteurs du secteur travaillent en synergie, sans se quereller sur qui doit faire quoi.