Le gouvernement camerounais, par le truchement du ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji, a décidé de l’interdiction, le mercredi 18 novembre 2020, du «Mouvement 10 millions de nordistes», défenseur des intérêts des ressortissants des régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord.
L’image renvoyée par une telle décision auprès des défenseurs des droits de l’homme, est celle d’un état répressif, qui ne tolère pas le contradictoire. C’est du moins la réaction qu’a eue la chercheuse senior de l’ONG internationale Human Rights Watch (HRW), Ilaria Allegrozzi, dans un tweet publié ce jeudi 19 novembre 2020.
«Et voilà que le MINAT interdit un autre mouvement - celui de Guibai Gatama - après “Survie Cameroun” de l’opposant Maurice Kamto. Cela rentre parfaitement dans le cadre de la répression gouvernementale de toute forme de dissidence», s’offusque-t-elle.
A la suite de cette sortie de Paul Atanga Nji, Guibaï Gatama, le porte-parole du mouvement a indiqué dans une réaction récemment publiée par Cameroon-Info.Net, que: «On n’entre pas dans un bras de fer, mais il est important de signaler que nous n’avons jamais fait de réunion ou manifestation publique, ni demandé une autorisation publique. Tout le monde est fondé sur les réseaux sociaux. Dans le Think-Tank, vous avez des gens en Russie, en Chine, au Japon, en Italie, à Maroua, Garoua etc. Vous allez interdire cela comment».
Dans un communiqué également rendu public ce jeudi 19 novembre 2020, le porte-parole du «Mouvement 10 millions de nordistes» a refusé de se livrer à un affront avec l’autorité administrative, et a précisé en substance que le mouvement est «apolitique par sa nature», et «n’est pas le fruit du spontané, de l’opportunisme ou encore de la manœuvre politicienne».