Les travaux de la première section de l’Autoroute Yaoundé-Douala (Yaoundé-Bibodi, 60 km) piétinent. Débutés le 13 octobre 2014, pour une durée de 48 mois, ces travaux ont déjà connu deux prolongations des délais de 12 et 14,5 mois. Une situation qui inquiète les sénateurs. Au cours d’une séance orale au Sénat le 18 juin 2020, le ministre des travaux Publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a été interrogé sur ces retards.
Selon le quotidien Le Jour qui rapporte cette information dans son édition du 22 juin 2020, le MINTP a expliqué que «la modification du profil en travers de l’ouvrage» est une des «raisons essentielles» à l’origine des retards ayant conduit à ces prolongations de délais.
Selon Nganou Djoumessi, le marché initial, conclu avec la China First Higway Engineering, portait sur «une route express en 2x2 voies avec une vitesse de référence de 90 km/h». Mais dans un souci de modernité et de fonctionnalité, l’infrastructure a été modifiée: «nous aménageons une autoroute en 2x2 voies, extensible à 2x3 voies avec une vitesse de référence de 110 km/h», a expliqué le MINTP dont les propos sont relayés dans les colonnes du journal.
Comme on pouvait s’y attendre, ces travaux additionnels ont logiquement corsé le coût du projet, relève le journal. D’après le ministre Nganou Djoumessi, «un financement supplémentaire évalué à 71 188 026 174 FCFA hors taxes (HT), soit 84 891 721 212 toutes taxes comprises (TTC), est donc nécessaire pour l’achèvement de la première phase de l’autoroute Yaoundé-Douala et la réalisation des prestations additionnelles».
Le coût prévisionnel des travaux passe ainsi de 338,7 milliards FCFA TTC (soit 284 milliards FCFA HT) à 423, 6 milliards FCFA (soit 355,2 milliards FCFA HT), indique notre confrère. Les travaux de la première section de cette Autoroute (Yaoundé-Bibodi, 60 km), devraient s’achever le 31 décembre 2020. Pour le MINTP, la crise sanitaire due au Covid-19 va générer un «glissement dont l’impact reste à apprécier».
Dans un rapport publié en 2018, la Banque mondiale, qui projetait un coût final du kilomètre de cette infrastructure à 11 millions USD (près de 6,5 milliards de FCFA), jugeait déjà ce montant «trop élevé» en comparaison à d’autres projets africains de dimension similaire. L’institution financière internationale faisait déjà remarquer que le kilomètre d’autoroute coûte 3,5 millions USD (environ 2 milliards de FCFA) en Côte d’Ivoire et 3 millions USD (près de 1,7 milliard de FCFA) au Maroc.