Cameroun – Formation: Comment bénéficier d’une bourse AUF?

Par Jean-M NKOUSSA | Cameroon-Info.Net
Yaoundé - 07-Oct-2015 - 14h12   53666                      
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Le Bureau Afrique Centrale et des Grands-lacs de l’Agence Universitaire de la Francophonie(BACGL) célèbre cette semaine son 20è anniversaire au Cameroun. Au-delà des festivités marquant l’évènement, Cameroon-info.net a rencontré le Directeur du BACGL. Le Pr Alain Ondoua fait le bilan des 20 ans de présence de cette institution dans la sous-région, de même qu’il explique les conditions à remplir pour les chercheurs à la recherche d’une bourse.
Pr Alain ONDOA
Photo: (c) JMN

CIN: Le BACGL compte à ce jour combien de Campus numériques Francophones et combien de Docteurs, d’Agrégés et de projets de recherche soutenus ou financés ?

Pr Alain Ondoua: Le Bureau Afrique Centrale et des Grands Lacs (BACGL) est l'un des 10 Bureaux que compte l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF). Ce Bureau couvre géographiquement 22 pays (Angola, Botswana, Burundi, Congo, Cameroun, Érythrée, Gabon, Guinée Equatoriale, Lesotho, Malawi, Namibie, Ouganda, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Rwanda, Saô Tomé-et-principe, Somalie, Soudan du Sud, Swaziland, Tchad, Zambie et Zimbabwé) et les différentes actions misent en œuvre s'inspirent de la Programmation quadriennale (P4) 2014-2017, arrêtée lors de la 16ème Assemblée Générale tenue à Sao Paulo en mai 2013. Avant 2012, la moyenne annuelle des différents types de soutien de l'Agence se présente ainsi qu'il suit: 10 bourses initiales, 30 bourses de doctorat 20 bourses post-doctorales, 50 missions d'enseignement et de recherche, 10 manifestations scientifiques, 20 mobilités de réseaux, 06 Projets de Coopération Scientifique Interuniversitaire (PCSI).

CIN: Vous venez de faire état d’un changement de paradigme en 2012. Depuis trois ans donc, quelle est la situation?

Pr Alain Ondoua : Justement depuis 2012, le BACGL finance en moyenne par an 10 à 12 projets Recherche, 4 à 5 projets Formation. Ces 02 types d'offres prennent en compte les différentes formes de soutien existant avant 2012, mais sous forme de projets structurants financés à hauteur de 50 000 euros. En moyenne, une dizaine de manifestations scientifiques hors projets sont soutenues chaque année à hauteur de 4 000 euros. Dans le but de renforcer les capacités du corps professoral des pays du Sud dans le domaine de la formation à l'enseignement et à la recherche, le Bureau a accompagné en 2013, 34 enseignants-chercheurs dans la préparation au concours d'agrégation aux niveaux régional et inter-régional et 25 en 2015. En marge, des ces offres, le BACGL poursuit son vaste programme de désenclavement numérique à travers ses 09 Campus Numériques Francophones (CNF) de plein exercice (dont 1 à Yaoundé 1 et 1 autre à Ngaoundéré), implantés dans différents pays d'Afrique centrale et des Grands Lacs, de 05 Campus Numériques Francophones Partenaires (CNFP – avec 1 implanté à l’Université de Yaoundé 2-Soa) et d’un espace numérique francophone à Douala. Les campus numériques sont de véritables centres d'accès à l'information scientifique et technique qui délivrent les formations dans le domaine des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC). A ce jour, on compte plus de 1500 personnes formées en matière de TIC dans nos différentes implantations par an. De plus, ces implantations sont le siège des Formations Ouvertes et à Distance (FOAD) avec diplomation par les universités africaines et européenne. La moyenne annuelle du nombre de diplômes délivrés étant de l'ordre de 165.

CNI: Quels sont les programmes que vous soutenez prioritairement et quelles conditions remplir pour en bénéficier?

Pr Alain Ondoua: Je commencerai par dire qu'il n'y a pas de priorité. L'une des contraintes principales reste et demeure l'enclavement numérique. En effet, la totalité des appels d'offres sont en ligne et leurs réponses doivent être envoyées via internet et pour certaines, la totalité de la procédure se fait en ligne. C'est ce qui justifie le manque d'engouement de certains établissements membres aux appels d'offres malgré l'accompagnement proposé par nos différentes implantations. Nous essayons d’y remédier en mettant en place des points focaux dans chacun des établissements membres, et en formant chaque année une quinzaine de chercheurs et d’universitaires par implantations au montage de projets et à la réponse à nos appels d’offres ainsi qu’aux appels d’offres continentaux ou internationaux. La deuxième illustration porte sur la carrière des enseignants-chercheurs. En effet, grâce au projet HF agrégation et aux allocations de perfectionnement formation et recherche, certains enseignants arrivent à accumuler des résultats satisfaisants leur permettant d’accéder au rang magistral. Nous ne saurons clore cette partie sans évoquer les multiples soutiens aux manifestations scientifiques qui permettent aux enseignants chercheurs d'entrer en contact avec leur homologue du Nord et de renforcer ainsi leur réseau de coopération scientifique.

CIN: Pour terminer monsieur le Directeur, 20 ans après, quelles peuvent être les perspectives d’avenir du BACGL?

Pr Alain Ondoua: La première, c'est une mobilisation, et une consolidation des acquis de la P4 2014-2017, ensuite l'atteinte effective des cibles du BACGL, un accent particulier sera accordé à l'ouverture sur la société civile et à une mobilisation accrue des partenariats. Nous accompagnerons par ailleurs nos établissements membres à mobiliser et à s’approprier les nouvelles technologies éducatives (mise en ligne de cours, mise en place de formations à distance, production de Cours libres ouverts et massifs – CLOM’s ou MOOC’s). Enfin un investissement significatif sera mis dans le domaine de la gouvernance universitaire, à travers notre levier opérationnel qu’est l’Institut de la Francophonie pour la gouvernance universitaire (IFGU), basé à l’Université de Yaoundé 2-Soa. L’objectif est de former les responsables d’universités (chefs de départements, doyens et autres chefs d’établissements, recteurs et vice-chancellors) au management des institutions d’enseignement supérieur. Un vaste projet d’auto-évaluation des universités, initié en 2015, sera amplifié en vue notamment d’y diffuser la culture de l’assurance qualité.

Jean-Marie Nkoussa

 

Auteur:
Jean-M NKOUSSA
 @jmnkoussaCIN
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