La ville de Kribi, située dans le département de l'Océan, region du Sud, connaît une flambée des prix du poisson. Si les vendeuses de poisson à la braise pillulent dans les rues, les clients beaucoup moins.
«Mon frère, c'est fort ! Je n'ai jamais vu ça à Kribi. Les clients sont de plus en plus rares. Ils disent que le poisson est déjà trop cher. Parfois on est obligé de baisser un peu les prix pour ne pas perdre totalement», déplore Emilienne, une commerçante.
Au débarcadère de Kribi, le temple par excellence du poisson, on est loin de l'affluence habituelle. Les plus téméraires ont payé le prix fort pour goûter aux délices du poisson frais.
«Je suis en mission à Kribi. Et vous savez que dans cette ville, la première des choses qu'on veut manger c'est le poisson frais. J'ai déboursé 7000 francs pour cette carpe. C'est vrai que c'est cher, mais j'avais trop envie de manger du poisson», indique Francis Guepon, un client.
La flambée des prix nait de la rareté du poisson. La période est difficile pour les pêcheurs, qui passent plusieurs jours en mer pour avoir du poisson. Maintenant un kilogramme de Sole coûte 5000 francs CFA, la dorade à 4000 francs CFA le Kg, le bar et la carpe à 4500 FCFA le kg et les langoustes à 12000 Francs CFA le kg.
«Pour avoir le peu de poisson que nous avons maintenant, les pêcheurs font une semaine en mer. Et c'est la raison pour laquelle le poisson a augmenté. Je me rappelle aussi quand on faisait des séminaires dans la ville, on nous disait que le poisson se fera rare quand le pétrole va commencer à tomber dans la mer. Aujourd'hui nous voyons les effets de ce pétrole là», regrette Salomon, un pêcheur.
La pollution due aux produits pétroliers, l'intensification des activités en haute mer et les bateaux étrangers qui sillonnent les eaux camerounaises sont entre autres les raisons de cette augmentation des prix du poisson à Kribi.