Ruptures intempestives d’approvisionnement, mauvaise qualité, surfacturation… Autant de désagrements subis par les populations pour se procurer de l’eau potable au Cameroun. Le constat est déplorable et les acteurs de ce secteur vital ont décidé d’agir, du moins de sensibiliser les populations sur la qualité de l’eau à consommer en dépit de ce déficit d’approvisionnement.
En organisant le premier Salon de l’eau sur le thème « la nature pour l’eau », Marcellin Armel Noa Avele, délégué régional du ministère de l’eau et de l’énergie (MINEE) pour le Littoral, a justifié qu’il urgeait de sensibiliser les populations sur cette denrée vitale très mal approvisionné dans notre pays. Une situation qui conduit, a-t-il déploré, à la consommation de l’eau à travers des puits et des forages souillés dans des quartiers construits dans le non-respect des règles d’urbanisme.
Au cours dudit salon qui s’est étalé du 17 au 23 mars courant, une campagne de sensibilisation au traitement, au transport, à la conservation et à l’utilisation de l’eau potable a permis de donner des outils aux habitants des quartiers de Douala pour se prémunir des maladies hydriques. La sensibilisation a aussi porté sur la consommation de l’eau en sachets dont la qualité et la prolifération dans les villes et campagnes, inquiète experts et qualiticiens en eau.
D’après une étude en cours d’Anyssé Kenfack Ngnitedem, « plus de 36 marques d’eau ont été déclarées non reconnues par l’Etat en 2016 ». Le coordonnateur de l’Association camerounaise pour le développement, l’entraide sociale et la protection de l’environnement (ACDESPE) justifie cet état des lieux par l’indisponibilité d’une eau de qualité en quantité suffisante et à un coût abordable et la méconnaissance de la règlementation.
Le secteur de la commercialisation de l’eau est pourtant organisé avec des textes, apprend-on du MINEE, qui réglementent l’activité avec une liste des opérateurs agréés. Il revient à l’Etat, suggèrent les organisateurs du Salon de l’eau, de faire respecter la loi. Pour rappel, à peine 40% de la population a accès à l’eau potable au Cameroun à cause des difficultés d’approvisionnement de la Camerounaise des eaux (CDE), la société d’affermage, dont les actifs viennent d’être transférés à la Camwater, l’entreprise publique de patrimoine.