Cameroun - Extrême-Nord: Des pachydermes et oiseaux granivores font planer le spectre de la famine sur la région

Par Béatrice KAZE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 16-Jan-2021 - 11h13   5914                      
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Culture du sorgho dans l'Extrême-Nord du Cameroun Archives
Depuis plusieurs jours, ces animaux détruisent des cultures dans de nombreux villages des départements du Mayo-Kani, du Mayo-Danay et du Logone et Chari.

Des champs de mil et des cultures de contre-saison comme le sorgho complétement détruits, c’est le spectacle désolant auquel les populations des villages riverains des départements du Mayo-Kani et du Mayo-Danay, dans la région de l’Extrême-Nord, assistent depuis plusieurs jours. Des destructions causées par un troupeau d’éléphants, sorti de la réserve de faune de Kalfou, dans le Mayo-Danay.

«Ces pachydermes, en plus de dévorer les feuilles verdoyantes de ce mil, piétinent allégrement tout sur leur passage. Les villages les plus touchés sont, entre autres, Kalfou, Kaola, Daïba, Goudoum Goudoum et leurs environs», précise le quotidien Mutations dans son édition du 15 janvier 2021.

Selon les explications des employés de la réserve de faune de Kalfou, «c’est la multiplication de la population de ces pachydermes et l’insuffisance des ressources vitales pour leur nutrition qui les poussent à sortir de leur réserve pour aller chercher de l’alimentation ailleurs». Ces derniers «affirment attendre les spécialistes pour essayer de les repousser dans leur milieu de vie. Actuellement, ces éléphants continuent leur marche à travers un corridor qui pourrait les conduire jusque dans l’arrondissement de Moutourwa où s’achève l’étendue de la réserve», peut-on lire.

Dans le département du Logone et Chari, ce sont plutôt les oiseaux granivores qui s’attaquent aux épis de sorgho. D’après le journal, au regard de l’ampleur des dégâts, «on n’est pas loin d’une catastrophe. Ce qui fait planer inévitablement le spectre de la famine sur la région de l’Extrême-Nord».

«En saison des pluies, les inondations ont détruit nos cultures et les récoltes d’octobre et novembre 2020 sont piètres. Maintenant, non seulement le manque de froid et de brouillard ont impacté la croissance du sorgho, maintenant ce sont les éléphants et les oiseaux granivores qui nous donnent des cauchemars», déplore Abdoulaye Abdel Karim, un cultivateur de sorgho dans la localité de Bogo, dans les colonnes du journal.

Auteur:
Béatrice KAZE
 @T_B_A
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