Pascal Charlemagne Messanga Nyamding a foulé le sol de Garoua dans la nuit de mercredi, en provenance de Yaoundé par un vol de la CAMAIR-CO, la compagnie nationale aérienne. L’enseignant d’université, a-t-on appris, y séjourne pour les formalités de prise de service à l’Annexe de la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université de Ngaoundéré, basée dans la capitale régionale du Nord.

Le militant du RDPC, le parti au pouvoir, répond ainsi à ceux qui ont pensé qu’il allait refuser de rejoindre son nouveau lieu d’affectation.

C’est le 22 mars 2021, que Pr Messanga Nyamding, jusque-là enseignant à l’IRIC (Institut des Relations Internationales du Cameroun), a été mis à la disposition de l’annexe de l’Université de Ngaoundéré, à travers une décision signée du ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement Supérieur, Jacques Fame Ndongo.

Quatre jours plus tôt, c’est-à-dire le 19 mars, l’enseignant des sciences politiques avait été limogé, par le même ministre, de son poste de chef de département de l’intégration et de la coopération pour le développement à l’IRIC.

Une double sanction, ont commenté des observateurs. L’intéressé lui-même n’est pas loin de cet avis. «Je ne suis pas affecté, je suis mis à la disposition de manière illégale. Je dis bien que ce n’est pas conforme. Que les collègues universitaires m’écoutent: c’est moi aujourd’hui, demain ça sera quelqu’un d’autre», a-t-il récemment dénoncé au cours d’une émission télévisée, indexant le ministre d’Etat, Secrétaire Général de la Présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh.

Pourtant, la décision est pleinement assumée par son signataire. «Le Pr Messanga garde ses primes, son salaire, il n’a pas été rétrogradé, il n’a pas été révoqué. Il n’a pas été donc humilié comme d’aucuns le croient. Je ne sache pas qu’un fonctionnaire qui ait été affecté à Garoua ait subi une humiliation ou alors une injustice absolument», a déclaré le ministre Fame Ndongo au cours d’une intervention télévisée au lendemain de la décision.