Qu’il s’agisse de l’école publique de Zokok créée en 1956 ou de celle de Kakataré créée en 1936, la situation est de plus en plus préoccupante, au fur et à mesure que les années s’écoulent. Depuis le début de l’année scolaire en cours, c’est assis à même le sol que les dizaines d’élèves qui y sont inscrits prennent leurs cours fautes de tables-bancs. Certaines petites filles, pour s’offrir un minimum de salubrité étalent sur le sol poussiéreux leurs propres vêtements (pagnes, foulards…) et s'asseyent dessus.
Le personnel enseignants n’est pas en reste, obligé de travailler debout des journées entières fautes de siège, dans ces écoles abandonnées à elles-mêmes depuis plusieurs années.
Situées en plein centre-ville de Maroua, à proximité de la résidence présidentielle et de la résidence du gouverneur de la région de l’Extrême-nord, c’est dans ces temples du savoir qu’a été formée la majorité des élites de Maroua, regrettent les responsables des lieux.
Ces derniers se sont exprimés au cours d’une cérémonie de remise d’un don de tables-bancs effectué par la mairie de Maroua 2ième. « C’est une bonne chose que nous puissions enfin voir un geste aussi minime soit –il. Nous souhaitons surtout que les choses ne s’arrêtent pas là, que les pouvoirs publics nous viennent véritablement en aide, parce que nous évoluons dans des conditions vraiment difficiles »confie Honorine Dawaï directrice de l’école publique de Zokok, qui compte 1500 élèves et ne dispose que de 13 tables bancs pour tout l'établissement.
Une situation difficile que vivent plusieurs autres écoles primaires de la ville de Maroua chef-lieu de la région de l’Extrême-nord. Au total 400 tables-bancs ont été mis à la disposition de 4 écoles par la commune de Maroua 2ième. C’est dire qu’il faudra une répartition de rigueur, puis des dons supplémentaires pour être sûr de faire asseoir tous les élèves et personnel de ces écoles.
Iris Bitjoka