«Rassurer de l’état d’avancement des travaux de l’usine d’assemblage des tracteurs de Ngalan ». Tel est le sens de la visite du Minepat à Ngalan. Débuté en 2010, la construction de cette usine d’assemblage des tracteurs n’est pas encore totalement achevée à cause de « nombreux goulots d’étranglement » selon Paul Bernard Soppo Moukouri, directeur général d’Immobiliare M&M, société constructrice de ladite usine. Ce handicap dénote le retard du ravitaillement en matériels qui est sous la responsabilité du Minepat, et des difficultés financières. Cette situation a abouti à plusieurs mois d’impayés de salaire des ouvriers, avec pour conséquences le ralentissement des travaux. Le chantier que Nganou Djoumessi a visité est évalué à 95% d’avancement des travaux, et les 5% restant représentent encore pour le département ministériel dont il a la charge, les 30 jours de travaux accordés à l’entreprise constructrice pour livrer l’usine clé en main.
Il s’agit donc pour le Minepat, de mettre fin à ce chantier qui n’a que trop duré. Débuté en Janvier 2011 légèrement avant la tenue du comice agropastoral d’Ebolowa, la construction de quelques hangars est confrontée aujourd’hui à d’énormes difficultés aux origines diverses non encore élucidées. A ce jour, la partie indienne est fin prête pour livrer en totalité ce chantier, les containers des pièces sont sur le site et n’attendent que la fin de construction des bâtiments devant abriter les salles d’assemblage. Même si cela était réalisé en ce moment, il faudra encore attendre un tout petit peu pour la fourniture des salles en énergie électrique suffisante. Car, il s’agit de tester de grosses machines qui sont déjà sur le site.
Modernisation de l’agriculture
Le Minepat est confiant que les prochains jours marqueront la fin de ces travaux, et envisage une expertise extérieure pour la validation définitive des travaux réalisés. Il faut noter que le complexe industriel de Ngalan est sur une superficie de dix hectares, l’usine des tracteurs d’Ebolowa est spécialisée dans le montage des engins agricoles entre autres, les tracteurs, les moissonneuses, les batteuses, les égraineuses et les motos-pompes. Il s’agit là pour le Minepat d’une option de la modernisation de l’agriculture camerounaise. Déjà à l’actif de cette usine, l’on ne compte pas moins de 800 tracteurs et plus de 4500 équipements agricoles divers montés sur place, dont certains ont été mis à la disposition des exploitants agricoles. Une façon, selon la vision énoncée par Paul Biya à Ebolowa, lors de la tenue du comice agropastoral, de conduire le Cameroun vers l’agriculture de seconde génération.
Sauf que le 14 avril 2009, Paul Biya signe à New-Delhi en Inde, un accord de prêt d’un montant de 18 milliards 825 000 Fcfa avec Export-Import Bank of India pour le financement des projets relatifs à la mise en place de 5000 hectares de culture de maïs et 5000 de culture de riz au Cameroun. Il s’agit d’un engagement que le Cameroun a pris pour une période de 20 ans dont 5 ans de grâce pour améliorer sa sécurité alimentaire qui semble compromise à ce jour avec des fluctuations des prix des produits du cru dans les marchés. Le 13 mars 2012, il y a eu la mise à la disposition du Minader par le Minepat, des tracteurs et d’autres équipements agricoles issus de l’usine de montage d’Ebolowa. L’impact de ce déploiement mécano agricole reste encore attendu sur les rendements avec pour conséquence directe, la baisse des prix sur le marché.
Inertie
L’inertie a gagné du terrain, car depuis le 12 juillet 2012 que Philémon Yang a signé l’arrêté portant création, organisation et fonctionnement du programme d’exécution de la convention « riz-maïs » et de la convention « manioc » appelée « periz-maïs-manioc » on est resté au même endroit pendant que les délais de l’accord de prêt évoluent. Le 19 juillet 2012, Oum Eloma Janvier est nommé et installé au poste de coordinateur national de ce programme dont la base devrait être à Ebolowa, sur le site de l’usine des tracteurs à Ngalan. Curieusement sur le site rien n’est visible, encore moins une action concrète sur le terrain. Au moindre accès à l’information de ce programme sur le site, son « représentant » vous demande d’adresser une demande au coordonateur national qui est en même temps directeur général de la planification au Minepat à Yaoundé. Une forme d’inertie que les acteurs de la chaîne agricole expérimentent depuis plusieurs années. Rien n’est connu sur le schéma d’acquisition d’un tracteur, encore moins le prix. Emmanuel Nganou Djoumessi a visité pour une énième fois un chantier dont les délais de réception ont été dépassés depuis plusieurs années. Peut-être cette fois-ci pourra être la bonne, pour mettre un terme définitif à cet autre chantier des grandes réalisations. wait and see.
Jacques Pierre SEH à Ebolowa