Pas l’ombre d’un call boxeur ambulant ou d’un comptoir de vente de CD au lieu-dit « Tradex Ndokoti », ce lundi 27 octobre 2014. Deux camions anti-émeute de la Police et de la Gendarmerie, stationnés en ces lieux depuis dimanche, 22 heures, veillent au grain. Le carrefour est miné par des hommes en tenue. A chaque entrée, des policiers dirigent la circulation devenue très fluide aussi bien pour les véhicules que pour les piétons. Les conducteurs de moto respectent à la lettre leurs points de chargement de déchargement, ils sont surveillés à la loupe par des équipes de la Police Municipale fortement déployées sur le terrain.
Les équipes de la Communauté Urbaine de Douala, de la Police et de la Gendarmerie sont arrivées autour de 22 heures, hier dimanche, alors que la plupart des commerçants ambulants avaient déjà regagné leurs domiciles. Des comptoirs ont été emportés, de même que quelques marchandises saisies. Venus vaquer à leur occupation ce lundi matin malgré les banderoles qui les somment de quitter les emprises au plus tard le 24 octobre, les commerçants de Ndokoti ont été dissuadés par le dispositif de sécurité déployé dans le coin. Ils crient à l’injustice et à l’arnaque. « Avant de prendre des décisions, ils doivent réfléchir. Ils doivent construire les marchés avant de nous déguerpir. Je trouve que ce que le délégué fait avec ses hommes, c’est de l’arnaque. » Fustige Jean Claude Fokou, vendeur des montres et des lunettes de soleil. Maudissant l’action menée par la Communauté Urbaine de Douala et les forces de maintien de l’ordre, ce père de deux enfants , pense qu'il fallait d’abord recaser les commerçants avant de prétendre mettre de l’ordre au Carrefour Ndokoti.
Durée illimitée
A en croire Edouard Moune, de la Police Municipale, ce déploiement des agents de la Communauté et des forces de l’ordre au carrefour Ndokoti est parti pour une durée indéterminée. « On a d’abord pris la peine de sensibiliser avec des banderoles qu’on a affichées partout. Il y avait une date butoire qu’il fallait respecter », explique-t-il. Deux équipes ont été constituées par la Communauté pour mener cette opération. La première doit se déployer tous les jours entre 6 heures et 14 heures tandis que le deuxième groupe prendra le relais, de 14 heures à 22 heures. La Communauté dit avoir prévu un marché au lieu dit « Syncatex » que les commerçants refusent de rejoindre depuis plusieurs années. « Nous allons faire tous les efforts pour que l’ordre revienne, pour que Ndokoti soit assaini », indique Edouard Moune qui fait aussi savoir que l’opération était prévue bien longtemps même avant l’accident de camion qui a fait près de huit morts et plusieurs blessés au niveau du tunnel. Mais très peu parmi les usagers rencontrés dans ce carrefour, bien que flattés par le nouveau visage de Ndokoti après cette intervention de la Communauté croient en la durabilité de cette opération. Ils se basent sur les précédentes expériences.
Wiliam Tchango