L'un des frères du défunt chef supérieur veut écarter Jimmy Ekwalla Essaka, le successeur légal domicilié en France.
A peine trois semaines après les obsèques officielles de Gustave Ekwalla Essaka, le chef supérieur du canton Deido décédé le 25 septembre 2013 à l'âge de 73 ans et après 36 années de règne, les proches de celui que l'on surnommait De Gaulle, eu égard à sa forte personnalité, se livrent une bataille dont le seul enjeu est la succession. Daniel Ekwalla Essaka, l’un des frères du défunt chef, qui réside depuis près de quarante ans en France ne cache plus son intention de ravir son siège à Jimmy Essaka Ekwalla, le «successeur légal», domicilié lui aussi en Hexagone.
Selon des sources proches de cette famille, vendredi 03 janvier, Daniel Essaka Ekwalla a fait irruption chez Ekedi Bwemba épouse Ekwalla Essaka, la veuve du défunt, et a tenté d'expulser cette dernière de la chefferie. «Daniel Ekwalla Essaka prétend que la chefferie est la maison de son père et qu'il devrait donc succéder au chef», nous a confié un proche de la famille.
Ce même vendredi, Daniel Ekwalla Essaka a été interpellé dans un hôtel situé à un jet de pierre de la chefferie supérieure du canton Deido, où il avait pris ses quartiers depuis son arrivée au Cameroun, à la faveur des obsèques officielles de son frère Gustave Ekwalla Essaka. Il a été entendu par la gendarmerie, puis remis en liberté après huit heures d'audition, suite à l'intervention du sénateur Thomas Tobbo Eyoum et de la sœur aînée du défunt chef, a-t-on appris.
L'interpellation de Daniel Ekwalla Essaka faisait suite à une demande d'intervention suivie d'une plainte, déposées respectivement chez le gouverneur et au parquet, par un avocat de la place. Dans ladite plainte, l'homme de loi sollicite l'intervention des autorités administratives et judiciaires, afin que l'enveloppe remise à la défunte par le Chef de l'Etat soit restituée à qui de droit.
Les 5 millions à problème de Paul Biya
En effet, le 14 décembre, lors des obsèques officielles, des enveloppes ont été remises à la veuve par certaines personnalités ayant plus ou moins des affinités avec la famille. Au fur et à mesure qu'elle recevait ces enveloppes dont celle du Chef de l'Etat, qui contiendrait cinq millions de FCFA, la veuve les transmettait à Daniel Ekwalla Essaka qui était assis à ses côtés. Après les cérémonies, ce dernier n'aurait pas restitué l'argent à la veuve, au motif que l'argent était destiné à la famille de la chefferie, et non à l'épouse du chef décédé. Selon nos informations, il a été libéré après la restitution d'une partie de l'argent (il aurait utilisé 250 000 FCFA, selon ses déclarations). La veuve ainsi que les autres protagonistes de l'affaire sont attendus ce lundi 06 janvier à 11 h à la préfecture du Wouri où le dossier a été côté.