Pour Dieudonné Essomba le système qui gouverne le Cameroun depuis l’indépendance est en bout de course. L’économiste réputé pour ses prises de positions iconoclastes sur la vie sociopolitique camerounaise a effectué une nouvelle sortie tonitruante le 8 juillet 2018. Invité de l’émission L’Arène (Canal 2 international), l’ingénieur à la retraite a décrit un système gouvernant décadent. « Le régime que nous avons est la tête d’un système néocolonial, qui a évolué, qui a mûri et qui pourrit. C’est un système qui ne peut plus se renouveler. Il est dépassé et il ne peut conduire qu’à des blocages. Il ne marche nulle part », a-t-il asséné dimanche soir.
Dieudonné Essomba illustre son propos par des exemples pris dans l’histoire arécente du Cameroun. « Malgré les emprisonnements qu’est-ce qui a changé ? La corruption est partout ! Maintenant les conflits inter-tribaux apparaissent tous les jours. Les tensions entre l’Etat et les communautés. Par exemple l’Ecole normale du Grand Nord. Or les communautés du Nord disent : « cette école nous appartient » et l’Etat a été obligé de baisser la tête ! Et c’est comme ça partout ! Les anglophones se plaignent, on prescrit de les recruter ». C’est selon lui la preuve que l’Etat est en pleine déliquescence. « C’est-à-dire qu’en fait, l’Etat lui-même n’est même plus capable de respecter ses propres principes. Parce que c’est un Etat dépassé ! »
Sur la question du tribalisme, l’économiste estime que la rotation de la gestion du pouvoir par région proposée par le professeur Joseph Owona « est une solution de gens incapables de sortir de leur système ». Il soutient que « cela maintient le tribalisme ». A son sens ce qui est dangereux c’est quand les tribus commencent à se disputer l’Etat. Il propose pour éviter la catastrophe, de le diviser en deux entités : « une partie réservée aux communautés et une partie ouverte ».