Des dizaines de journalistes, réunis sous la bannière du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), antenne de la région du Centre, ont battu le macadam ce mardi 9 juin 2020 dans les rues de Yaoundé, en convergeant vers le ministère de la Communication. C’est devant cette institution qui symbolise la tutelle de leur corps de métier, que les journalistes se sont arrêtés pour exprimer les différents griefs qu’ils reprochent au gouvernement, responsable de l’assassinat du confrère Samuel Wazizi, dans des circonstances très floues.
Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «Justice for Wazizi»; «OUI à une commission d’enquête indépendante, NON à l’assassinat des journalistes»; «Le journaliste n’est pas un adversaire»; «Remettez-nous sa dépouille»…
Le SNJC continue de s’interroger sur les circonstances de la disparition du présentateur de Chillen Media Television, et en dépit de la mise au point la semaine dernière, du porte-parole du ministère de la Défense, le Colonel Cyrille Serge Atonfack, qui taxe notre confrère de terroriste, les journalistes ne sont guère rassurés, et exigent plus de détails convaincants.
«A quel moment est-ce qu’ils ont eu le temps de diagnostiquer de quoi est mort notre camarade. On a l’impression qu’il y a anguilles sous roche. On avait déjà connaissance de ce que notre camarade était décédé. On a envie de savoir, à la fois les différents lieux de détention de notre camarade, et les conditions dans lesquelles il a été détenu (…) On va voir la réaction du gouvernement en face, et à partir de leur réaction, nous allons monter», s’indigne le président du SNJC Centre, Thierry Ebah, dans des propos diffusés par la radio Royal FM.
Cette manifestation se déroulait concomitamment dans les villes de Douala, de Buea et de Bamenda.