Le célèbre bassiste Richard Bona n’en finit pas de s’épancher sur la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il en veut particulièrement au régime de Yaoundé, et sa gestion de cette crise. Actuellement en tournée en Europe, il s’est une fois de plus exprimé dans la soirée du mercredi 11 mars 2020 à Istanbul (Turquie), dans une video publiée sur son compte Facebook.
Très iconoclaste, et particulièrement amer avec la posture du Chef de l’Etat, Paul Biya, à l’égard de cette situation, Richard Bona a tenu tout d’abord à lui addresser un message: «La solution n’est pas militaire Monsieur Biya, détrompez-vous ! Et encore là, vous n’allez pas m’écouter. Vous allez encore échouer. La solution n’est pas militaire», psalmodie-t-il.
Il exhorte le Président de la République à «écouter d’autres sons de cloches», et à offrir des possibilités de négociations sur la forme de l’Etat, qui constitue d’après lui, la veritable pomme de discorde. «Ça fait quatre ans que je vous dit: fédération n’est pas séparation (…) On veut la paix, et cette paix passe par un mécanisme qui est simple: c’est le fédéralisme. Si ce n’est pas le fédéralisme, ça va être la séparation, une vraie séparation. Mais si vous voulez l’Etat uni..., machin truc…, ça ne se fera plus. Ne rêvez plus à propos».
Richard Bona affiche clairement son soutien aux populations de ces deux régions, lesquelles sont, pour sa part, en position de légitime défense face à ce qu'il considère comme attaques de l’armée camerounaise. «Quand on a décidé d’envoyer le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR) pour résoudre le problème, je trouvais déjà cela un peu arrogant. On ne peut pas brutaliser les gens, qui n’ont pas pris les armes. C’est pas eux, qui ont pris les armes au début», indique-t-il.
Pour lui, les séparatistés ont simplement réagi aux attaques de l’armée camerounaise. Aussi, appelle-t-il à la libération de Sisiku Ayuk Tabe, le leader de l’Ambazonie, ainsi que toutes les personnes arrêtées dans le cadre de la crise, afin d’envisager des solutions pour un dénouement.