La rencontre se tient dans la Salle des Actes du siège de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) à Yaoundé.

Avant le huis clos, les travaux ont commencé aux environs de 9h30 par l’installation des participants et le discours d’ouverture de Monseigneur Abraham Kome, président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun.

A cette occasion, le prélat à la tête de l’institution religieuse, a percé l’abcès des relations difficiles entre l’église catholique et l’Etat du Cameroun.

«Malgré la franche collaboration entre l'État et l'Eglise marquée par la signature d'un accord-cadre entre le Pape et le Président de la République il y a quelques années, des zones d'ombre subsistent sur le rôle de l'Eglise Catholique au Cameroun. Plusieurs caciques du régime considèrent les interventions de l'Eglise Catholique sur la vie publique au Cameroun comme une ingérence. En témoignent les morts suspectes d'évêques, de prêtres et autres religieux et religieuses», a déclaré en substance, le premier Evêque de la ville de Bafang, dans la Région de l’Ouest.

Au sujet de la crise dans les Régions anglophones, un sujet important dans l’agenda du Secrétaire d’Etat du pape François, le président de la CENC a aussi vidé son sac.

«S’agissant de la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, l'offre de médiation de l'Eglise catholique a été rejetée. La demande des Évêques du Cameroun de rencontrer le Président de la République afin de discuter et envisager des pistes de sortie de crise est jusqu'ici restée lettre morte. Malgré l'organisation du Grand Dialogue, les massacre de Ngarbuh, Kumba et autres tueries sont la preuve que beaucoup restent à faire pour mettre fin à la guerre. Les Évêques restent convaincus que seul un vrai dialogue incluant toutes les parties peut favoriser un retour à la paix dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest», a-t-il indiqué. Après ce discours d’ouverture, les travaux ont continué à huis clos.

Le point d’orgue du séjour du numéro 2 du Vatican au Cameroun, sera sa visite à Bamenda, chef-lieu du Nord-Ouest, l’une des deux Régions anglophones en proie à une guerre d’indépendance. Dans le programme officiel, il est indiqué que le Cardinal Pietro Parolin, y sera précisément le dimanche 31 janvier 2021 pour la prise du pallium de l’Archevêque de Bamenda, Monseigneur Andrew NKEA, désigné par le Pape François il y a 13 mois en remplacement de Monseigneur Cornelius Fontem Esua, démissionnaire.

Selon nos sources, le Secrétaire d’Etat du Saint père François, mettra à profit son séjour à Bamenda, pour effectuer des rencontres dans le cadre des bons offices du Vatican dans la résolution de la crise anglophone. Depuis trois ans environ, le Saint-Siège plaide pour un dialogue entre les parties en conflit, présenté comme solution viable.