La bataille des chiffres fait rave à propos de la crise qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun depuis octobre 2016. Dans son rapport annuel publié le 24 janvier 2019, l’ONG de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch (HRC) relaie des chiffres alarmants sur la crise.
«En novembre, les Nations Unies ont estimé à plus de 244 000 le nombre de civils déplacés dans l’Extrême-Nord et à 437 500 dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Environ 32 600 Camerounais se sont réfugiés au Nigeria», lit-on dans ce volumineux rapport.
Pour le gouvernement, il s’agit de Fake news. «J’ai lu, il n’y a pas longtemps un rapport, qui faisait état de plus de 400 000 déplacés internes au Cameroun. Je voudrais dire que c’est faux. C’est un Fake news», déclare Paul Atanga Nji. Le ministre de l’Administration Territoriale (MINAT) soutient que des organismes essayent de faire de la crise anglophone leur fonds de commerce.
«Les organismes qui distillent ces informations veulent se servir de la situation du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pour en faire un fonds de commerce. Ça veut dire qu’on demande aux bailleurs de donner par exemple 50 millions d’euros pour le Nord-Ouest et le Sud-Ouest alors qu’ils savent qu’en réalité, les besoins se chiffrent seulement à 10 millions d’euros», affirme le MINAT.
Ce n’est pas tout, croit-il savoir. «Il y a d’autres organismes qui ont des intentions malveillantes en disant qu’il y a 400 000 ou 500 000 déplacés et en donnant l’impression à l’ONU que le gouvernement camerounais ne serait pas capable de s’occuper des déplacés internes», ajoute le membre du gouvernement.
Atanga Nji précise pour conclure que «Le Cameroun ne compte qu’environ 152 000 déplacés internes dans les deux régions (Nord-Ouest et Sud-Ouest) et environ 6000 dans les trois autres régions à savoir le Centre, l’Ouest et le Littoral».
Fred BIHINA