Cameroon-Info.Net (CIN): Où en est l’association avec les actions qu’elle mène contre les leaders séparatistes qui financeraient les groupes armés ?
Me Emmanuel Shalaï: Nous avons réussi, depuis un an, à bloquer une vingtaine de comptes bancaires et des comptes Cash outs, une sorte de transfert mobile d’argent, qu’on utilise pour financer les groupes armés ici (au Nord-Ouest et Sud-Ouest NDLR). La loi aux Etats-Unis dit qu’une institution financière ne doit pas laisser ses services financer des crimes, des viols ou du terrorisme. Nous avons aussi bloqué leurs pages Facebook. Mais c’est un combat qui continue parce qu’à chaque fois qu’on fait cela, ils ouvrent de nouveaux comptes. En plus nous avons des plaintes dans les tribunaux. Mais comme ce sont des plaintes au civil, cela peut aller jusqu’à 2 ans.
CIN: Est-ce que vous avez le sentiment que les pays qui accueillent ces chefs séparatistes soutiennent leur cause ?
Me Emmanuel Shalaï : Non je ne dirai pas cela. Je pense qu’ils sont plutôt mal informés. Mal informés parce que les ambazoniens maitrisent les pays où ils vivent. Je prends l’exemple des Etats-Unis. Ils maitrisent ce pays et font beaucoup de lobbying auprès des sénateurs et des membres du Congrès. Ils leur parlent de l’histoire du conflit, de leur point de vue. Ils ne disent pas qu’ils ont fourni des armes à un groupe, ou qu’ils demandent de bruler des maisons des gens qui sont contre leur envie de sécession.
CIN: Quelle est la démarche que vous avez entreprise pour amener ces pays à avoir la bonne information ?
Me Emmanuel Shalaï: J’ai demandé aux responsables de l’association qu’on aille nous aussi vers ces gens pour leur présenter l’autre partie de l’histoire, de cette crise. Nous sommes en contact avec un Bureau puissant et très influent, qui travaille avec les relations extérieures du congrès américain. Ce n’est que le début, nous avons encore beaucoup à faire.
CIN: Est-ce qu’à travers cette communication vous attendez le soutien de l’Etat camerounais ?
Me Emmanuel Shalaï : Non ! Notre client n’est pas l’Etat du Cameroun. Notre client, c’est l’association des victimes. Nous faisons énormément de sacrifices financiers pour ces victimes.