C’est sur Twitter que Sisiku Ayuk Tabe a fait sa dernière sortie. Le leader séparatiste a posté le 7 juillet 2021, un message qui ne fait aucune ambiguïté sur sa détermination en faveur de la sécession.  

«Nous devons faire ce que nous avons à faire aujourd'hui; nous le ferons et nous le devons en tant qu'Ambazoniens, afin que nos enfants puissent faire demain ce qu'ils veulent faire», a-t-il twitté.

Cette sortie intervient un an après l’annonce par certains médias, dont Jeune Afrique et RFI, de l’existence des négociations entre le gouvernement camerounais et le leader autoproclamé d’une République imaginaire appelée ‘‘Ambazonie’’. Et même si Yaoundé avait officiellement servi un démenti, nos confrères ont maintenu cette information, indiquant que Ayuk Tabe et certains de ses compagnons avaient été extraits de la prison en juillet 2020 pour des discussions avec un émissaire du gouvernement.

Il faut dire que Sisiku Ayuk Tabe est présenté comme la principale locomotive de la contestation en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 2016. En janvier 2020, il avait été arrêté au Nigéria avec neuf de ses compagnons. Extradés au Cameroun, ils ont été condamnés en août de la même année à la prison à vie et à une amende record de 250 milliards de FCFA.

Sur le terrain malheureusement, leur arrestation n’a pas entraîné la fin des violences. Les exactions sont même devenues quasi-quotidiennes. Plusieurs ONG parlent à ce jour de plus de 3000 morts et au moins 600 000 déplacés, ainsi que plusieurs dizaines de milliers de réfugiés au Nigeria voisin.