Cameroun - Coronavirus: L'ONG Human Rights Watch appelle le gouvernement à faciliter l'accès à l'aide humanitaire dans les zones en conflit durant cette période de pandémie de COVID-19

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 13-Apr-2020 - 14h52   1953                      
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Aide humanitaire dans l'Extrême-Nord du Cameroun Peter Kum
Elle pense que les autorités Camerounaises devraient permettre aux organisations humanitaires de remplir leur tâche dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et aussi à l'Extrême-Nord, en ce moment de crise sanitaire mondiale.

Depuis l'avènement du premier cas d'infection au COVID-19 au Cameroun, les autorités ont décidé de la fermeture des frontières le 17 mars 2020, qui n'est pas  sans effets dans la gestion de la crise humanitaire dans les zones en conflit du pays. Les régions de l'Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où des organisations humanitaires acheminaient des vivres pour venir en aide aux déplacés internes, en sont sevrées. 

L'ONG Human Rights Watch s'en inquiète, à travers sa chercheuse senior auprès de la division Afrique, l'Italienne Ilaria Allegrozzi, citée dans un rapport publié par l'organisation sur son site internet le 10 avril 2020.«La pandémie de COVID-19 survient en temps de crise au Cameroun, en particulier dans les régions anglophones du pays et dans la province de l’Extrême-Nord», déclare-t-elle avant de renchérir: «davantage devrait être fait pour assurer que les citoyens les plus exposés aux risques et ceux qui fuient les affrontements soient protégés de l'infection et puissent recevoir des soins s’ils tombent malades».

L'organisation croit que, outre les mesures cruciales prises par les autorités camerounaises, en vue de contenir la propagation du COVID-19, «une réponse humanitaire plus générale est essentielle pour sauver des vies dans la région de l’Extrême-Nord, qui est un foyer de l’insurrection du groupe Boko Haram, et dans les deux régions anglophones, où des groupes séparatistes armés combattent pour l’indépendance». Ce, en facilitant l'accès à ces zones en conflit aux organisations humanitaires.

«Les vols humanitaires sont interrompus depuis plus de trois semaines. Les agences de l’ONU et les organisations non gouvernementales ne cessent de demander au gouvernement de les ré-autoriser. Ces vols sont essentiels pour pouvoir atteindre les personnes les plus vulnérables qui vivent dans des zones reculées. Alors que le virus se répand rapidement, c’est exactement le moment où le gouvernement du Cameroun devrait nous faciliter la tâche», temoigne un  responsable d'ONG, cité dans ce rapport. 

Le nombre de cas testés positifs au Cameroun au 12 avril 2020 est de 848 cas, pour 14 décès. Des statistiques que Human Rights Watch croit nettement plus élevées, en raison des capacités de dépistage limitées, car «le pays ne compte que quatre laboratoires en mesure de réaliser des tests, dont trois à Yaoundé, la capitale». Selon le Fonds des Nations-Unies pour l'Enfance (UNICEF), seulement 34% d'installations de santé sont en mesures de fonctionner dans les zones anglophones. De plus, la plupart des hôpitaux ont été incendiés depuis 2016.

 

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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