L’organisation non gouvernementale Human Rights Watch (HRW) a commis une nouvelle sortie pour tancer le régime de Yaoundé, et celle-ci risque de faire davantage de gorges chaudes au sein de l’opinion nationale en cette période de crise sanitaire mondiale.
HRW accuse en effet Yaoundé d’utiliser la pandémie de Coronavirus pour régler ses comptes à l’opposition, en l’occurrence le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), qui s’est invité dans le plan de riposte gouvernementale, en mettant sur pied Survie Cameroon Survival Initiative (SCSI), pour porter assistance aux populations.
Sous la plume de sa chercheuse senior sur l’Afrique Centrale, l’italienne Ilaria Allegrozzi, l’organisation a recensé l’ensemble des manœuvres du gouvernement visant à empêcher le déploiement du MRC sur le terrain de la lutte. HRW dénonce prioritairement l’arrestation ce début de semaine de six volontaires de Survie Cameroon, accusés de rébellion alors qu’ils distribuaient des masques et des gels hydroalcooliques aux populations.
«S’ils sont reconnus coupables, ils risquent jusqu’à quatre ans de prison», regrette l’ONG. Elle dénonce également le refus par le ministre de la Santé Publique, Malachie Manaouda, du don de Maurice Kamto le 30 avril 2020, et constitué de 16 800 masques de protection et chirurgicaux, ainsi que 950 tests de dépistage du COVID-19, au motif que SCSI qui était porteur de ces kits, n’était pas légalement reconnu par les pouvoirs publics.
Les manœuvres du ministre de l’Administration Territoriale, Paul Atanga Nji, en l’occurrence l’interdiction de toute initiative de collecte de fonds au détriment du Fonds de solidarité mis sur pied par le Chef de l’Etat Paul Biya, ou encore la demande de gel des fonds du SCSI chez les opérateurs de téléphonies Orange Cameroun et MTN Cameroun, sont tout aussi décriées.
«Distribuer des masques gratuits à ceux qui en ont besoin n’est pas un signe de rébellion et ne devrait certainement pas conduire à des incarcérations. Les autorités camerounaises semblent davantage soucieuses de vaincre l’opposition que de protéger la santé publique», dénonce HRW.
La réaction de Yaoundé ne va sans doute pas tarder…