Les personnels d’appui des huit universités d’Etat observent un débrayage depuis ce 4 mars 2019. Un mouvement d’humeur qui fait suite à un préavis de grève lancé par le Syndicat National des Personnels d’Appui des Universités d’Etat du Cameroun (SYNAPAUC), et qui a expiré il y a un mois. A l’université de Douala, plusieurs dizaines de personnels, tous vêtus en noir, ont envahi le campus principal dudit établissement. Pancartes en main, ils tenaient à exprimer leur ras-le-bol par rapport à leurs conditions de travail.
«Nous vivons mal, nos salaires sont bas, l’actuel recteur a supprimé la quasi-totalité de nos avantages», se plaint un des manifestants. Parmi leurs revendications, la revalorisation de leurs salaires de base, de l’ordre de l’ordre de 44,5%. «Comment pouvez-vous comprendre aujourd’hui, qu’un employé de l’université gagne moins de 36 000 FCFA ?», s’interroge une femme. Les grévistes exigent aussi l’application des textes régissant leur secteur d’activités.
Approché par la chaîne de télévision Canal 2 International, le recteur de l’Université de Douala s’est dit surpris par le mouvement d’humeur. «Je reste perplexe, étonné de ce qui s’est fait aujourd’hui. La semaine dernière, j’ai moi-même invité le président du syndicat avec les délégués des personnels pour leur dire que ‘‘j’ai lu vos revendications; le ministre d’Etat, ministre de l’Enseignement Supérieur m’a demandé de trouver des solutions et de lui rendre compte des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des solutions qui s’imposeraient''», déclare le Pr François Xavier Etoa.
Ce dernier laisse penser qu’il y a un peu de mauvaise foi de la part des grévistes. «J’ai demandé s’il y avait des personnels qui touchent un salaire inférieur au SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti). Ils m’ont dit qu’il y en a 634. Mais après vérification, ils ne sont que deux seulement», affirme le Pr Etoa.
Pour l’heure, les personnels d’appui des universités d’Etat n’entendent pas mettre un terme à leur grève tant que leurs revendications n’auront pas été prises en compte.
Fred BIHINA