Le gouvernement camerounais a du mal à supporter les rapports des Organisations internationales sur la situation politique et sécuritaire au Cameroun.
En effet, après la publication le 29 mars dernier de son rapport annuel 2018 sur la situation dans les zones anglophones. Intitulé «Cameroun, évènements de 2018», rapport qui relaie des chiffres alarmants sur les déplacés de la crise anglophone et des exactions des forces de défense et de sécurité camerounaises, l’ONG Human Rights Watch a dû essuyer les critiques du gouvernement camerounais.
Le 2 avril, relève le quotidien Le Jour dans son édition en kiosque le 18 avril 2019, lors d’un point de presse, le porte-parole du gouvernement a répondu à Human Rights Watch. «Le gouvernement camerounais rejette catégoriquement ces accusations, portées inconsidérément contre des forces républicaines, engagées dans un combat pour la préservation de l’intégrité territoriale de l’Etat et la protection des personnes et des biens, dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest», déclarait le ministre de la Communication, Réné Emmanuel Sadi. Il accusait l’ONG de «parti pris en faveur des bandes armées» dans les régions anglophones.
Deux jours plus tard, son homologue de l’Administration territoriale organisait à son tour un point de presse. «J’ai lu il n’y a pas longtemps un rapport qui faisait état de plus de 400 000 déplacés internes au Cameroun. Je voudrais dire que c’est faux. C’est un fake news. Il y a des organismes qui veulent faire un fonds de commerce en donnant ces chiffres exagérés et erronés pour prendre le maximum d’argent», soutenait Paul Atanga Nji.
Amnesty International a également essuyé des remontrances du gouvernement de Yaoundé. L’ONG, dans son rapport publié en juin 2018, évoquait des actes de tortures commis sur des civils, des arrestations arbitraires, des écoles incendiées et des agressions dirigées contre les enseignants. Pour l’ancien ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, ce rapport était «entaché de déductions hâtives et de manœuvres diffamatoires».
International Crisis Group n’a pas également échappé à la colère du gouvernement suite à son rapport publié en 2017. Le gouvernement accuse alors l’ONG «de se livrer à un véritable réquisitoire à charge, composé de faits et d’accusations sans aucun fondement, sans le moindre rapport avec la réalité», peut-on lire dans le journal.