Le livre est en librairie depuis le 28 novembre 2019. Mais, la première présentation publique du livre est prévue le 22 décembre 2019 à Bruxelles. Elle sera suivie d’une séance de dédicaces.
Défigurée est une œuvre littéraire de 130 pages dans laquelle Christelle Nadia Fotso parle de sa vie, de son père, de ses rencontres, de ses amours, de ses déchirements, tout en donnant son avis sur Bandjoun qu’elle décrit comme l’amour fou de son père, sur le Cameroun, sur le genre, le sexe tout en répondant à la question essentielle du livre comment se vivre sa vie lorsqu’on est la fille d’un monstre sacré qu’on idolâtre mais qu’on a soi-même aussi et peut-être même le désir seulement de durer mais de construire et d’être plus que cela ? Les réponses de Christelle Nadia Fotso sont édifiantes et passent toutes par l’écriture.
Le livre compte une vingtaine de chapitre dont les plus importants sont le premier intitulé Mise au point, Il faut brûler Bandjoun, Aujourd’hui Maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas, Ma forme préférée, le Dernier Bamiléké et le chapitre qui conclut le livre, l’Abus de quelques erreurs. Ils demandent au lecteur beaucoup de culture et de finesse pour les comprendre puisque l’auteure dit sur le bout des lèvres, en filigranes mais sans aucun doute sciemment, use d’analogies et parfois même d’allégories pour parler de son père, cette figure adulée omniprésente en dépit de son absence et d’autres personnes dont PP et Dame L que l’auteure n’identifie en insistant pourtant sur le fait qu’elles sont essentielles dans les histoires qu’elle raconte.
Comme dans toutes les œuvres de Christelle Nadia Fotso, la poésie domine : Victor Hugo, Charles Baudelaire, Paul Eluard, André Breton et tant d’autres sont présents certes périphériques mais importants. Pour expliquer son amour manqué et sa relation complexe avec son père, elle conclut que ce dernier n’est ni Hugo ni Breton et qu’elle ne pourra donc jamais être Léopoldine qui a inspiré au premier les Contemplations ou Ecusette de Noireuil à qui le second, déjà avant sa naissance, souhaitait d’être follement aimée. Le lecteur est pris voulant en savoir plus tout en étant bouleversé par ce qui est raconté certes brutalement mais pudiquement.
Christelle Nadia Fotso commence Défigurée par une citation d’Hélène Cixous qui résume parfaitement son magnifique livre :
« Les livres sont carnassiers, ils se nourrissent de chair, de larmes, ils se frottent de mort, ils prennent source au cimetière, c’est tout su, sur mon père, j’ai bâti une œuvre, en dot, j’ai reçu ses ossements, ses dents, ses peaux, ses lettres, une fortune de terreur et d’inconsolation ».
Défigurée est bel et bien carnassier ! Nul ne peut douter à la fin de sa lecture que Christelle Nadia Fotso bâtie une œuvre non pas sur son père mais sur sa vie parce qu’avec son dernier livre, elle l’a oui dépassé. Elle confirme qu’elle est ce que son premier livre L’Empreinte des Choses Brisées avait déjà dévoilé : un écrivain !