Cameroun - Banda Kani (président du parti politique nommé Nouveau mouvement populaire): «Paul Biya mérite le soutien que lui apporte Afrique Média»

Par Pierre Arnaud NTCHAPDA | Cameroon-Info.Net
- 15-Aug-2015 - 15h12   60664                      
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En ces temps tourmentés pour la télévision panafricaine, il est l’un de ceux qui portent la voix d’Afrique Media.
Banda Kani
Photo: (c) Robert DONKOU


Banda Kani, le président du parti politique nommé Nouveau mouvement populaire (Nmp) est aussi un intervenant assidu de la chaîne. L’ancien président national du Manidem assimile la suspension d’Afrique Média et de ses journalistes par le Conseil national de la communication (Cnc) à un procès politique. Pourtant il dédouane le président de la République Paul Biya à l’origine de la nomination des membres de cette structure. Rien à voir selon lui. Il salue plutôt l’action de l’homme, à l’origine selon lui, d’actes ayant évité au Cameroun recolonisation et déstabilisation.


Vous avez la dent dure contre le Conseil national de la communication. Que lui reprochez-vous concrètement ?

Le Conseil national de la communication ne remplit même pas ses missions. Parmi celles-ci, il y a la protection des langues locales, la protection de la jeunesse et de la morale publique. Regardez les contenus de nos médias à longueur de journée. Où est le Cnc là-dedans. La condition des journalistes au Cameroun n’est-elle pas un sujet déontologique ? On voit bien que le Cnc nous fait un procès politique. Nous ne pouvons pas l’accepter. Notre pays est debout aujourd’hui parce que des gens ont donné leur vie pour lui. C’est une tradition africaine que nous poursuivons. C’est une tradition qui a toujours eu à affronter la supposée loi. Les gouverneurs coloniaux parlaient comme le Cnc. Ils parlaient du maintien de l’ordre. C’est-à-dire indigéniser le propriétaire des lieux qu’ils avaient colonisés. C’est un défaut qui a été hérité de la coloniale. Nous sommes quand même surpris d’avoir encore chez nous ce que j’appelle  les comportements de la coloniale.


Vous défendez des dirigeants « panafricanistes » dont le président camerounais Paul Biya. Paradoxalement, ce sont des personnes nommées par ce même Paul Biya qui vous mènent la vie dure maintenant. Vous sentez-vous trahi ?

Non ! Je ne fais pas la politique avec les émotions. Je n’attends rien du président Biya. Je ne lui ai jamais rien demandé ! Il fait ce qu’il veut ! Je mène un combat. Je me bats pour les intérêts de mon pays. Ne tombons pas dans les enfantillages. Il est le président du Cameroun. Que cela me plaise ou pas, il est le président de la République. Que cela vous plaise ou pas il est le président de la République. Il n’y a pas à l’aimer ou pas, mais simplement de constater qu’il est président. En tant que tel, il est élu par les Camerounais, je dois le respecter…


Et empêcher qu’il soit déstabilisé…     

Le déstabiliser actuellement c’est déstabiliser le Cameroun. Si vous ne comprenez pas cela, il y a un problème ! C’est pour cela que moi je le soutiens. C’est pour cela que moi je le défends. J’ai toujours dit que le Cameroun est trop grand pour la seule personne de Biya. Ce sont les Camerounais, certains hommes politiques enfantins, qui réduisent le Cameroun à la personne de Paul Biya. Mais ça c’est une démarche qui vise à satisfaire et à promouvoir les intérêts coloniaux, les intérêts de la France qui veut recoloniser le Golfe de Guinée et le Cameroun. Quand on parle de soutien au président, je dis qu’il le mérite. Ce monsieur a diversifié les partenariats de notre pays. Il a empêché l’installation d’une base militaire étrangère dans notre pays. Il a refusé de faire du Cameroun une base arrière pour la déstabilisation de la sous-région, comme d’autres présidents l’ont fait avant de voir leurs pays en souffrir sérieusement. Aujourd’hui, ce monsieur dans sa posture, lutte pour préserver les acquis que notre pays a conquis en matière de processus d’indépendance.

Propos recueillis par Robert Ndonkou

Auteur:
Pierre Arnaud NTCHAPDA
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