Cette infrastructure coûtera un peu plus de quatre milliards à ses promoteurs. Mme le ministre des Affaires sociales, Catherine Bakang Mbock, a procédé à la pose de la première pierre.
C’est un complexe fait de plusieurs blocs qui sortira dans les prochains mois de terre. Il sera essentiellement constitué de : un centre administratif, une bloc du jour où les personnes âgées viendront en journée se livrer à plusieurs activités dont entre autres la bibliothèque, un bloc de prise en charge des malades, un autre pour le massage, un bloc de restauration et un bloc résidentiel pour ceux qui veulent passer la nuit pour une raison où une autre «ils peuvent venir y rester autant qu’ils veulent et repartir s’ils le désirent» ; enfin un dernier bloc destiné à la réception (salle de conférence, case de passage pour les visiteurs), nous fait dire l’architecte Robert Achu pour qui la durée des travaux dépendra de la disponibilité des liquidités, mais « ils peuvent durer 12 mois».
Elizabeth Mofor, promotrice de ce centre polyvalent dénommé « Living alternatives for ageing » (Lafta) s’est inspirée du cas de sa propre mère pour entreprendre cette initiative. « J’ai remarqué qu’elle se sentait toujours seule et malheureuse, malgré tout ce que je pouvais lui donner. A un certain moment, je me suis rendue compte que ce n’est pas le matériel qui l’intéresse mais qu’elle avait besoin d’amour, de la chaleur humaine. Elle avait besoin de causer avec des gens de sa génération, de parler le même langage », confie Mme Elizabeth Mofor.
Et de poursuivre parlant de sa mère « elle a des petits-enfants mais ça ne suffit pas. Vous pouvez être bien entouré mais vous sentir toujours seul. La plupart de temps quand elle était avec ses petits-enfants, j’ai remarqué qu’elle ne communiquait pas, elle paraissait toujours malheureuse. Je ne savais plus quoi faire. C’est alors que j’ai remué mes méninges pour chercher de quoi la rendre heureuse ». Selon notre interlocutrice, « ces gens-là n’ont pas besoin de l’or, de ces artifices auxquels on s’attache. Ils ont besoin de la chaleur et être ensemble avec les autres. C’est la moindre des choses que de leur construire un centre. On est ce qu’on est aujourd’hui grâce à ces personnes. Pourquoi alors les marginaliser ? C’est un peu comme si on les a sucés et on les jette dans un coin. Je trouve que c’est triste, injuste ; je me dis qu’ils ne méritent pas ça ».
Un centre par région
Elle envisage la construction d’un tel centre dans toutes les régions de ce pays. « Il faut qu’on aille de plus en plus vers ces personnes». Dans le long terme, la promotrice de Lafta envisage des visites entre les personnes du troisième âge des différentes régions du Cameroun et celles de la sous-région Afrique centrale, Europe et Etats-Unis. « C’est une centre qui va permettre aux personnes âgées de vivre pleinement leur vie, de rester en pleine activité et ne pas se considérer comme abandonnées. C'est-à-dire, ils vont venir trouver ici des gens de leur génération avec qui ils vont partager, en même temps, ils auront une prise en charge médicale. Autant, ils pourront regagner leur propre maison le soir. Les jeunes peuvent également venir leur rendre visite parce que les personnes âgées : c’est la sagesse. Ce centre va permettre un échange, une interaction entre les personnes âgées et la société toute entière », laisse entendre Robert Achu.
Mme Catherine Bakang Mbock, ministre des Affaires sociales, en procédant à la pose de la première de ce centre a rappelé toute l’importance qu’il faut accorder aux personnes âgées. Selon la Minas, s’il ne fait l’ombre d’aucun doute qu’elles ont contribué grandement au développement de ce pays en tant qu’architectes de notre histoire et artisans de la paix, de la stabilité et du progrès de cette nation, il est indéniable que malgré leur âge avancé et leur frêle physique, ils ont toujours beaucoup à contribuer parce qu’ils constituent un réservoir de connaissances, d’expériences, mieux, de sagesse. Catherine Bakang Mbock a laissé entendre que le problème des personnes âgées est devenu une notion essentiellement transversale qui préoccupe différents publics et acteurs privés. Par conséquent, il requiert le soutien des partenaires bilatéraux et multilatéraux pour promouvoir une société conviviale pour tous les âges. Si par le passé le problème des personnes âgées, était plus accentué dans des pays développés, Mme la Minas remarque que ce problème a atteint les pays en développement. Au Cameroun, ces personnes représentent 5% de la population soit 961.285 personnes âgées de 60 et plus sur une population de 19.400.000 habitants.