Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique camerounaise, à propos des marches pacifiques qu’il envisage le 22 septembre 2020 à travers le pays pour contraindre Paul Biya à lâcher du lest. Le Front des Démocrates Camerounais (FDC), une jeune formation politique de l’opposition, ne regarde pas dans la même direction que le parti de Maurice Kamto. Son jeune leader, Denis Emilien Atangana, l’a fait savoir ce vendredi 18 septembre 2020 lors d’une conférence de presse à Yaoundé.
Le conseiller municipal à la commune d’arrondissement de Monatelé, dans le département de la Lekié (Centre), regrette que le patron du MRC cherche à obtenir par la rue, ce qu’il n’a pas pu obtenir par la voie des urnes. «Nos déceptions, nos récriminations ne sont pas des raisons d’en appeler au désordre, à la désobéissance à l’autorité de l’Etat, au vandalisme, à la culture de la crise existentielle permanente, à la vengeance et pire, à l’appel clairement exprimé à l’insurrection populaire et même insidieusement armée. Je dis et je répète qu’on ne peut pas et ne doit espérer obtenir par la rue ce qu’on a été incapable d’obtenir aisément par les urnes», déplore ce transfuge du MRC.
Denis Atangana dénonce par ailleurs des «manœuvres insurrectionnelles» du MRC, et pense qu’ «il est possible de faire autrement que par la violence et l’insurrection dont on ne maitrise ni les tenants et les aboutissants, et encore moins les implications au niveau national et international». Le FDC s’oppose d’ailleurs à toute ingérence de la communauté internationale.
A propos de la révision du système électoral évoqué comme grief contre le régime de Paul Biya, le patron du FDC admet qu’il est vicié et pas favorable à l’organisation des élections transparentes. Cependant, il croit qu’à l’aune de sa participation récente aux législatives et municipales du 9 février 2020, le code électoral, même aménagé, ne saurait garantir une victoire à une élection.
«Ce n’est pas avec le code électoral qu’on gagne une élection, mais la capacité d’un parti politique à mobiliser des masses. Le code trace le terrain, mais il faut pouvoir mobiliser les moyens humains, logistiques et avoir une bonne stratégie pour gagner des élections», nuance-t-il.
Par conséquent, le FDC va se présenter à l’élection des conseillers régionaux le 6 décembre 2020, et va circonscrire sa participation à la seule région du Centre. Le parti envisage de lancer une soixantaine de candidats dans la course.