L’opposant Maurice Kamto, président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), ne lâche pas d’une semelle le président de la République, Paul Biya, qu’il a toujours accusé d’avoir volé sa victoire à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018. S’il est désormais de moins en moins question de cette affaire « hold-up électoral » sur les lèvres de ses partisans, il n’est pas superflu de relever que le patron politique du MRC entend revenir à la charge autrement.
C’est encore le prétexte d’une élection qui va de nouveau alourdir le climat politique entre le parti au pouvoir, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), et le MRC : les régionales. Maurice Kamto n’entend plus appeler à son boycott comme ce fut le cas lors des législatives et municipales du 9 février 2020, mais les empêcher tout simplement. Il conditionne leur organisation par deux préalables, qu’il a réitérés au cours d’une conférence de presse ce lundi 24 août 2020 au siège du parti à Yaoundé.
Il s’agit de : la résolution de la crise anglophone par la mise en place d’un cessez-le-feu et l’ouverture d’un vrai dialogue politique national inclusif ; la réforme consensuelle du système électoral actuel, qu’il croit être à l’origine des tensions électorales et des cirses post-électorales au Cameroun.
« Organiser des élections régionales ou toute autre élection politique dans ces conditions ne serait rien moins qu’un mépris supplémentaire des préoccupations constantes des Camerounais et des suggestions réitérées des partenaires internationaux de notre pays. Aussi, j’annonce que toute convocation du corps électoral par le gouvernement illégal et illégitime de Yaoundé, avant la prise en compte et une mise en application effective des deux exigences rappelées ci-dessus, emportera AUTOMATIQUEMENT lancement d’une gigantesque campagne nationale d’APPEL AU DÉPART PUR ET SIMPLE DE M. PAUL BIYA DU POUVOIR, sans qu’il y ait besoin d’attendre une nouvelle communication à cet égard », prévient Maurice Kamto.
Il va sans dire que le candidat arrivé deuxième à l’élection présidentielle de 2018 semble déterminer à faire abdiquer le président de la République, et envisage clairement le scénario optionnel de la rue.