Cameroun – Affaires foncières: Les Peuples autochtones se donnent la main pour la défense de leurs droits fonciers  

Par Yannick A. KENNE | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 21-Dec-2021 - 12h41   4485                      
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Les peuples autochtones en conclave à Yaoundé Yannick Kenne
Réunis le mardi 21 décembre 2021 à Yaoundé à la faveur d’un atelier organisé par le Réseau Camerounais des Organisations des Droits de l’Homme  (RECODH), ces peuples minoritaires partagent leurs expériences, les actions engagées au cours des deux dernières années dans le cadre de la défense de leurs droits fonciers.

La problématique du foncier au Cameroun est une préoccupation majeure pour les communautés, et davantage pour les peuples autochtones considérées comme minoritaires et dont vulnérables. Ils font régulièrement l’objet de menaces et d’accaparement de leurs terres par des communautés plus influentes, faute de mécanismes adéquats de défense de leurs droits fonciers. « Chacun a droit à la terre. Mais, nous sommes sur un domaine national. Et pour que la terre te revienne, il faut un Titre foncier, l’accès au droit foncier. Nous avons des pâturages, des grandes parcelles pour faire paître les animaux, et ce n’est pas facile de titrer les pâturages, mais a formé les peuples autochtones sur comment faire pour les conserver », déclare Aliou Garga Haman, premier vice-président régional de la Mbororo Social and Cultural Developement Association (MBOSCUDA) à l’Est.

En effet, le Réseau Camerounais des Organisations des Droits de l’Homme (RECODH) s’est engagé aux côtés de ces peuples autochtones qu’il forme depuis 2019 dans la défense de leurs droits fonciers. Deux ans après la mise sur pied d’un projet de formation des leaders associatifs des peuples autochtones, le RECODH a entrepris ce mardi 21 décembre 2021, de procéder à une évaluation du niveau de mise en œuvre des recommandations des précédentes formations, et a ainsi consacré le partage d’expériences entre défenseurs des droits fonciers autochtones, afin de mieux affiner leurs stratégies de défense de leurs droits fonciers.

« En trois ans de mise en œuvre du projet, ils ont eu des ateliers de renforcement des capacités, et aujourd’hui, il est question d’avoir le retour d’expériences de terrain, avec une piste qui est celle d’identifier l’itinéraire et voir dans quelle mesure les zones qu’ils ont laissé derrière eux, et qui sont aujourd’hui convoitées, peuvent leur être rétrocédées sous une forme légale à travers la cartographie de ces terroirs-là, l’identification des espaces disponibles pour faire un plaidoyer auprès des décideurs afin qu’ils leur donnent des espaces pour mieux vivre », acquiesce le Coordonnateur du RECODH, Joseph Désiré Zebaze.

Cette initiative co-organisée par le RECODH et Minority Rights Group International (RMs), vise au « Renforcement des capacités des défenseurs des droits fonciers des peuples autochtones pour lutter contre le changement climatique », dans le but d'assurer la protection des droits des peuples autochtones à la terre et leur rôle dans la conservation et la prévention du changement climatique dans quatre Etats d'Afrique de l'Est et du Centre en soutenant les défenseurs des droits fonciers (DDF) des peuples autochtones, leurs communautés et leurs organisations travaillant sur les droits liés à la terre et aux ressources naturelles.

Concrètement, il s’est agi au cours de cet atelier, de s’assurer que les défenseurs des droits fonciers (DDF) avaient partagé les leçons apprises lors de la dernière formation des DDF en 2020 ; d’introduire une discussion commune dans l'utilisation de la cartographie communautaire comme outil pour améliorer l'accès à la terre et le contrôle ; de former les participants à l'utilisation de la topographie mobile pour cartographier les terres communautaires ; et de renforcer les compétences des DDF à l'utilisation de la fiche de cas pour documenter et traiter les violations et les abus des droits fonciers.

Au sortir de cet atelier, les leaders des peuples autochtones prévoient de porter à la connaissance des instances diplomatiques engagées dans la défense des droits des peuples minoritaires, les difficultés auxquelles ils font face dans la défense de leurs droits, et susciter leur l’entregent auprès des décideurs pour la conservation de leurs terres. Il faut souligner que le RECODH a formé 15 magistrats sur les questions de défense des droits fonciers, qui sont désormais à la disposition des peuples autochtones pour les assister dans la défense de leurs droits à la terre.

Auteur:
Yannick A. KENNE
 @yanickken39
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