Le Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) répond au capitaine de frégate Cyrille Serge Atonfack Nguemo. Dans un texte diffusé sur Internet ce 6 Juillet 2020, son responsable en charge de la communication et des alertes a contesté certaines déclarations du porte-parole des Forces Armées Camerounaises en rapport avec l’arrestation des journalistes Samuel Wazizi et Kingsley Njoka. «La sortie du chef de la division de la communication du MINDEF démontre que le SNJC est sur le droit chemin et mène des combats légitimes. Il a essayé de travestir la position du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), qui est celle de la recherche de la vérité sur l'affaire et nullement d'empêcher la justice de jouer son rôle», se réjouit Charles Nforgang.
Il rappelle que le SNJC a contesté le film de l'arrestation de WAZIZI tel que décrit par le MINDEF jusqu'à son transfert et sa détention à Yaoundé et qu’il rejette «la thèse farfelue de mort par septicemie tant que les causes ayant abouti à celle-ci ne sont pas connues». L’enseignant de journalisme ajoute que le SNJC balaie d'un revers de la main «les allégations selon lesquelles Wazizi était en contact avec son avocat et plusieurs personnes, physiquement et au téléphone». Il refuse tout autant de croire que la famille de Wazizi était au courant de sa maladie, l'a assisté jusqu'à la mort et a choisi délibérément d'abandonner son corps à la morgue. «Les membres du SNJC n'auraient jamais hésité à se cotiser pour lui réserver des obsèques dignes. Ce sera d'ailleurs le cas le moment venu», répond Charles Nforgang.
Il indique que le SNJC ne reconnaît pas la mise sur pied d'une quelconque commission d'enquête et va continuer à la revendiquer auprès du Président de la République. «Le SNJC n'a jamais dit des mensonges sur l'armée qui joue pleinement son rôle», lit-on dans le document de cette organisation professionnelle.
Au sujet du journaliste Kingsley Njoka arrêté à Douala il y a plusieurs semaines, le SNJC dénonce une autre série de mensonges. «Une fois encore le chef de la division de la Communication a démontré ses grandes qualités de scénariste. Le rapport dressé par l'ONG Mandela Center publié partout, décrit avec minutie les conditions d'arrestation de Kingsley, les tortures subies par lui et sa famille. Il a été détenu au secret et n'a eu droit à de petits égards qu'après de multiples dénonciations. Dire qu'il est drapé dans des costumes dans le chaudron de Kondengui n'est pas vrai», soutient le Syndicat. Pour lui, «seul un Tribunal peut et doit au cours d'un procès déterminer la responsabilité de Njoka par rapports aux faits qui lui sont reprochés».
Le SNJC rappelle que comme pour Njoka, le chef de la division de la communication du ministère de la Défense avait déjà «tôt fait» de qualifier Wazizi de logisticien de plusieurs groupes terroristes. Ce qui de l’avis du rédacteur de la protestation du SNJC «reste une allégation qui n'engage que son auteur et son camp». Il en appelle du coup à une «Commission d'enquête pour faire toute la lumière sur l'affaire Wazizi».