Le Quotidien Émergence édition du 22 juillet 2016 indique que l’espoir semble de retour dans le camp de Marafa Hamidou Yaya, l’ancien Secrétaire Général de la Présidence de la République (SG/PR). Et ce, depuis que le Groupe de Travail de l’Organisation des Nations Unies sur la détention arbitraire a conclu qu’il est détenu de façon illégale au Cameroun. Cet avis a été communiqué lors de sa 75e session, et ses résultats remis au Gouvernement camerounais le 27 juin dernier. Le journal se demande donc si le Chef de l’État cèdera à la pression.
Répondant à cette question, Me Emmanuel Simh, avocat au Barreau du Cameroun déclare: «dans le cas du Ministre Mebara on a bien noté que le Gouvernement est resté silencieux et est visiblement embarrassé. Cela peut se comprendre par le fait que si l’avis du groupe de travail de l’ONU est consultatif comme le sont tous les avis, la décision de la commission des droits de l’Union Africaine (UA) apparaît comme une sentence juridictionnelle ayant force exécutoire. Dans un cas comme dans l’autre, la position de l’UA comme de l’ONU exerce forcément la pression sur le Gouvernement en ceci qu’aux yeux du monde, le Cameroun apparaît sinon comme un État voyou ou à tout le moins comme un pays soucieux des droits de l’homme, de ses propres lois et des conventions internationales dûment ratifiées par lui».
Pour Cyrille Sam Mbaka, le 1er vice-président de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) «le Président doit céder. Le dossier Marafa nous démontre à suffisance les dysfonctionnements et les manquements de notre justice. Pour faire suite à la saisine du Groupe de travail de l’ONU par les avocats de Marafa, le Cameroun a été interpellé par cet organe et a soumis ses conclusions dans les délais. Après une étude pointue de cette entité, cette dernière a rendu son verdict en faveur de Marafa. Nous venons d’adopter un mauvais Code pénal sachant pertinemment que son application va poser des problèmes. Tout porte à croire que le Cameroun sera débouté à plusieurs reprises quand tous ceux qui croupissent dans nos geôles suivront la justice internationale comme Marafa. La libération de Marafa dans un futur proche ne devrait donc surprendre personne».
Le politologue Ahmadou Séhou indique qu’«il est indéniable que le procès de Marafa, et sa condamnation pour «complicité intellectuelle», qui ne figure pas encore dans notre Code pénal laisse un goût d’inachevé de gâchis et d’arbitraire au point de rendre sympathique à l’opinion une personnalité présentée comme ayant porté atteinte à la fortune publique. Les interventions du Groupe consultatif des Nations Unies ont eu des suites favorables ailleurs comme ce fut le cas en Birmanie avec l’emprisonnement d’Aung San SuuKyi ou de Karim Wade au Sénégal. Il est dès lors permis de penser à la même issue au Cameroun pour le cas de Marafa».