La Cour d’Appel du Centre a rendu le 29 octobre 2020, son verdict dans l’affaire des émeutes à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui le 22 juillet 2019.
Mamadou Mota, le premier vice-président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) et Serge Branco Nana, militant du même parti, ont été déclarés non coupables des faits de vol ou de destruction. En revanche, ils ont été condamnés pour «rébellion en groupe» et ont écopé chacun d’une peine de 18 mois de prison.
Il s’agit d’une réduction de peine, puisque dans la même affaire, M. Mota avait été condamné par le Tribunal de Première Instance de Yaoundé-Ekounou, à 2 ans de réclusion.
Ce sont en tout, 162 détenus de la maison d’arrêt de Yaoundé qui étaient concernés par cette procédure en appel. Parmi lesquels 15 militants du MRC de Maurice Kamto et près de 147 prisonniers de la crise anglophone. La plupart d’entre eux ont vu leur peine ramenée entre 16 et 18 mois de prison.
Interrogé ce 30 octobre 2020 par Equinoxe Radio, Me Emmanuel Simh, l’un des avocats commis pour leur défense, dénonce un verdict influencé par le politique.
«C’est un sentiment d’injustice, ces garçons sont innocents ! On ne comprend pas que dans la prison centrale de Yaoundé, on ait simplement arrêté des militants du MRC et des prisonniers de la crise anglophone. Ce sont des arrestations purement ciblées et prévues de très longue date. Nous estimons qu’ils auraient dû purement être déclarés non coupables et relaxés de ces accusations. Ils (condamnés, NDLR) ont le sentiment que ce sont des décisions politiques, que la justice n’a pas eu le courage de dire le droit dans cette affaire. Ils sont très déçus», a indiqué l’avocat, par ailleurs 3è vice-président du MRC.
En rappel, Mamadou Mota a été interpellé en juin 2019 pour avoir tenu une marche en vue de la libération de Maurice Kamto, alors écroué en prison. Ladite manifestation avait été interdite par les autorités.
Lorsque le Président Paul Biya accordait l’arrêt de poursuites au leader du MRC et à ses fidèles le 4 octobre 2019, M. Mota est resté en prison, car déjà poursuivi dans la procédure relative à la mutinerie intervenu le 22 juillet de cette année-là à la prison de Kondengui.
Ça fait donc 17 mois que le responsable du MRC est derrière les barreaux. Il devrait recouvrer sa liberté dans un mois seulement.