Cameroun - Accaparement des terres: Les députés dénoncent les autorités administratives

Par Géraldine IVAHA | Cameroon-Info.Net
YAOUNDE - 21-Jun-2017 - 21h34   8530                      
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Les Députés à l'Assemblée Nationale Archives
L’unanimité s’est faite la semaine dernière à l’Assemblé Nationale entre le Gouvernements et les élus de tous les bords sur la propension des gouverneurs, préfets et sous-préfets à s’approprier les terres partout à travers le pays.

Réunis le 15 juin dernier en session plénière de l’Assemblée Nationale, les députés ont interpellé le Ministre du Domaine du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDCAF) sur l’accaparement des terres par les autorités administratives au Cameroun, relève le bihebdomadaire Repères dans sa parution de ce mercredi 21 juin 2017.

Après d’ âpres discutions à l’hémicycle, le Gouvernement et   les élus ont vibré pour une fois en phase sur cette  attitude goulue des gouverneurs, préfets et sous-préfets à s’approprier les partout à travers le triangle national. Evénement très rare pour être souligné.

Les élus du parti au pouvoir et ceux de l’opposition ont parlé d’une même voix sur cette question foncière particulièrement préoccupante. Si le sujet, à l’origine de nombreux conflits dans les pays qui entourent le Cameroun, est jugé grave, il l’est davantage par la stature de ceux qui sont mis en cause. Ce qui a poussé certains députés à monter au créneau pour dénoncer ce phénomène, à l’instar de Faustine Fotso, élue du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), qui explique qu’ « il s’agit d’un problème grave. Des individus ont pris la moitié des villages, sans se soucier du sort des riverains».

A sa suite, l’honorable Martin Oyono, député RDPC de l’Océan enfonce le clou en accusant les autorités administratives de jouer les premiers rôles dans les escroqueries foncières actuellement décriées au Cameroun. «Les gouverneurs, les préfets et les sous-préfets sont propriétaires fonciers partout au Cameroun», dit-il. Quant à Evaristus Njong du Social Democratic Front (SDF), « tous les gouverneurs de ce pays ont des terres partout où ils ont servi».

En plus des autorités administratives, Martin Oyono a souligné qu’il y a aussi les expatriés dans cette conquête des terres. Il a pris comme exemple le contentieux foncier autour du projet du complexe industrialo portuaire de Kribi. Il regrette que la construction de la route menant au port connaisse «les mêmes dérives constatées lors de la phase de construction du port proprement dit». Il déplore qu’avec la complicité des autorités administratives, des gens venus d’ailleurs ont été indemnisés au détriment des véritables propriétaires. Conséquence, en toute improvisation, des halogènes et expatriés sont devenus propriétaires de plusieurs hectares de terrain avec la complicité du ministère des Domaines.

Auteur:
Géraldine IVAHA
 @givahaCIN
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