
La dernière fois qu’on a vu pareil déploiement sécuritaire, c’était lors de la visite du président chinois Hu Jintao au Cameroun en janvier 2007, se souvient un habitant de Yaoundé, qui a été bousculé par les GPistes alors qu’il voulait juste voir, même à distance, son président, qui n’a même pas eu un geste pour les rares personnes se trouvant au niveau du rond-point de la primature.
Bien plus, les GPistes demandaient, à l’approche du cortège (ceci semble être leur dernière trouvaille), de tourner le dos à la route au passage du chef de l’Etat Paul Biya.
Le politologue et stratège Stéphane Akoa de la Fondation Paul Ango Ella et par ailleurs Consultant pour la radio urbaine Kalack FM, a d’ailleurs également été victime de sa volonté de vouloir être proche du chef de l’Etat en tant que citoyen camerounais. Sur cette radio, il a déclaré dans une émission en direct le 21 mai au petit matin « Je voulais quand même voir le président de la république, une cinquantaine de mètres plus loin comme beaucoup de gens. Le président dans cette unité avec la nation s’est montré distant avec moi, toute petite partie du peuple camerounais ». Et d’ajouter, à la question du journaliste de demander si « On ne vous a pas demandé de tourner le dos à la route, parce que ça, ça m’est arrivé aussi », le politologue rétorquera « C’était presque ça parce que le temps effectivement de se déplacer, on ne marche pas à reculons comme le fameux fou qui circulait dans Yaoundé il y a quelque années. Effectivement on n’a pas pu voir, le temps de se retourner, le cortège avait déjà filé ».
Avec toute cette armada sécuritaire, ce peuple parqué à des années lumières du boulevard du 20 mai au profit des « invités spéciaux » dans les tribunes et des grosses cylindrées rutilantes en face ; il était effectivement très difficile de communier avec le chef de l’Etat, du moins pour ceux des camerounais qui consacrent encore une minute de leur temps au défilé du 20 mai ou tout autres évènements permettant aux fossoyeurs de la république de se mettre en scène et faire leurs shows sous les feux des projecteurs.
Elle semble lointaine, l’ époque où l’homme lion prenait allègrement des bains de foules autres que celles taillées sur mesures et généralement constituées de militants du parti des flammes, eux-mêmes triés sur le volet ou rapatriés depuis l’arrière-pays par camions comme du bétail, à la différence qu’ils repartent avec pagnes, maquereau et piécettes de CFA pour tenir un à deux jour avant de retomber dans la misère de tous les jours.
Patrick Dongo