Le chef de gang présumé serait une ancienne stagiaire de l’entreprise braquée.
Un œil poché, une blessure à la main. Roseline Mawamba revient de loin. Cette employée de Opératel, une entreprise dont les bureaux sont situés au 2e étage de l’immeuble Beaulieu au carrefour Abbia, est traumatisée. A ses collègues et amis, elle ne cesse de répéter : “ J’ai échappé à la mort ”. La jeune femme a été victime d’un braquage hier dans l’entreprise. “ Il (le malfrat, ndlr) m’a demandé de lui montrer la douche. Je l’ai fait. Quelque temps après, il est ressorti pour me dire que la chasse ne fonctionnait pas. C’était son plan pour me finir”, raconte-t-elle encore toute retournée. Son patron, Chrétien Talelo, ne l’est pas moins. Il accuse l’une de ses stagiaires d’avoir fomenté ce coup. Très insolente envers sa hiérarchie, celle-là a quitté la société la semaine dernière.
La veille, alors que Chrétien se trouve avec des amis, deux jeunes gens se présentent à lui. Ils ont besoin de renseignements. Cette tâche, il la confie à l’un de ses collaborateurs. “ Ce matin, à 9h50, ils sont venus frapper. Sous le prétexte qu’ils veulent un complément d’informations ”. Chrétien ne peut s’occuper d’eux, il est en ligne sur le Net avec Singapour. Il les confie à sa collaboratrice Roseline. “ …Quand je le dis, ils sont toujours de l’autre côté de la porte, j’ai une grille qui est en permanence fermée. Si j’avais ouvert la porte avant, ils ne m’auraient pas laissé le temps d’appeler, vous avez vu l’arsenal qu’ils avaient, ils me liquidaient. Lorsqu’elle est venue, je les ai laissés ensemble et j’ai continué ma réunion ”. C’est alors qu’il entend hurler. “ Je continue quand même à répondre. Et puis je me dis que si c’est un meurtre, il faudrait bien que je dise quelque chose. Je ne pouvais même pas imaginer que les cris venaient de chez moi. Quand je sors, l’un d’eux bondit sur moi avec la machette ”. Il le fait rentrer dans le bureau. A son agresseur, Chrétien remet 500.000 Fcfa et des téléphones portables. Non satisfait de son butin, le malfrat le fouille. “ Ils ont été bloqués pendant 20mn au cours desquelles, j’essayais de gagner du temps pensant que les agents de la Wackenut allaient arriver car j’avais lancé l’alarme ”.
Au bout de ce temps, il montre les clés. Au moment où ils veulent fuir, Chrétien attrape l’un d’eux, le nommé Emmanuel T, étudiant en 2e année de droit à l’Université de Yaoundé II – Soa. Leur complice a pu s’échapper en déclarant aux gens que le voleur est derrière lui. Quelques minutes après, son téléphone sonne. “ C’est la fille qui a organisé l’opération qui appelle. Elle veut savoir s’ils ont réussi. Il répond oui, on est encore à Abbia. Elle a appelé au total quatre fois dont deux à mon bureau et deux autres fois ici au commissariat ”. Au commissariat central n°1 où ils sont entendus, Stella T., 21 ans, réfute toutes les accusations. Elle ne comprend pas ce qu’elle fait là. Même si elle connaît Emmanuel. Ce dernier joue les héros. Les enquêtes se poursuivent pour établir les responsabilités.