Biographie - Qui était Mgr Wouking ?

Par | Mutations
Yaoundé - 12-Nov-2002 - 08h30   58776                      
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Un communiqué laconique collé sur le babillard de la cathédrale Notre Dame des Victoires de Yaoundé, signé du vicaire général, Joseph Akonga Essomba annonce la nouvelle du décès de l’archevêque, le 10 novembre 2002 à St Germain-en-Laye (France), des suites d’un accident vasculaire cérébral (Avc).
En l’espace de quatre années, l’archidiocèse de Yaoundé vient de perdre son deuxième prélat, dans un contexte difficile. Malade depuis des années, l’homme qui est mort il y a quarante-huit heures a été victime d’une crise d’hypertension dans la nuit du 06 au 07 novembre dernier. Transporté d’urgence à l’hôpital, il est évacué en France vendredi. Alors qu’on annonçait son état stationnaire hier au cours des homélies, l’archevêque de Yaoundé a rendu l’âme. Au moment où Mgr Joseph Akonga demande aux chrétiens de beaucoup prier pour le repos de l’âme de ce serviteur de Dieu et des hommes, la capitale camerounaise retient son souffle. Mgr André Wouking qui meurt à l’âge de 73 ans est né le 14 juin 1930 à Foto par Dschang dans l’Ouest Cameroun. Issu de parents profondément croyants, il nourrit un seul rêve pendant ses études primaires et secondaires effectuées auprès des pères missionnaires. Et c’est tout naturellement qu’il est ordonné prêtre le 09 avril 1961. Désigné vicaire général du diocèse de Bafoussam le 03 mars 1978, vingt-cinq jours plus tard, il devient administrateur apostolique avant de se voir propulser à la tête du diocèse de Bafoussam. En 1999, au lendemain de la célébration de ses vingt ans d’épiscopat, au cours du mois de mai, le Vatican jette le dévolu sur lui pour succéder à Mgr Jean Zoa mort en mars 1998. Le 17 juillet 1999, André Wouking est appelé à Yaoundé où il prend les commandes de l’archidiocèse le 22 août sur fond de contestation. Plus à Bafoussam qu’à Yaoundé, l’œuvre de Mgr André Wouking est diversement perçue. Celui que certains de ses collaborateurs du diocèse de Bafoussam désignait par " un homme sec et cassant ", a à son actif d’avoir donné des repères et identifications au jeune diocèse de l’époque. A ce propos, il organise les laïcs en groupes d’action pour prêter main forte au clergé à exercer. On parle alors des Communautés ecclésiales de base (Ceb). Sur la même lancée, il construit et dirige les établissements privés catholiques, qu’il n’hésite pas de nettoyer de temps à autre par de coups de balai musclés " contre ceux qui ne veulent pas respecter sa rigueur dans les principes de vie ", confie un de ses anciens vicaires généraux. Sur ce chantier, le défunt archevêque de la capitale camerounaise, au plus fort de la crise financière des écoles a surtout eu maille à partir avec son corps enseignant resté près de trente mois sans salaire. Personnage acétique, à Yaoundé en trois ans, André Wouking a éprouvé d’énormes difficultés à s’imposer au milieu d’un clergé plus ou moins rebelle et une foule de fidèles pas du tout totalement revenu des épisodes qui ont marqué l’arrivée du troisième archevêque de Yaoundé dans cette ville en 1999. Pour autant, il a assis style fait de discrétion et cinglantes déclarations. Toutes choses qui vont faire dire à certains de ses ministres qu’il a abandonné le travail pour lequel il était venu ou qu’il n’avait pas de programme pastoral. Ses œuvres lus plus importantes sont cependant, la réconciliation des différents de l’archidiocèse (dès son arrivée) et L’achèvement de la construction du sanctuaire marial de Mvolyé. Sur le plan politique, l’homme qui quitte la scène était très avare en déclaration publique. A ce propos, il n’avait ni le tempérament de Christian Tumi, capable de dire des choses graves sans détour même encombrées de civilités, ni ,l’art de l’acrobatie naguère utilisé par Jean Zoa. Lors des années de braise, alors qu’il est président de la conférence épiscopale nationale, Mgr Wouking condamne fermement l’opération baptisée " rentrée morte " organisée par la coordination des partis d’opposition. Avec la même énergie, il s’était élevé contre la brutalité des forces de l’ordre sur les populations. Au finish, un homme de poigne, de principe et rugueux en témoignent ses dernières lettres à ses collaborateurs et aux fidèles, vient de quitter la terre pour laquelle il s’est mis au service de Dieu et des hommes. Source: Leger Ntiga, Mutations




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