Paul Biya qui a fêté hier ses 26 ans au pouvoir avait trop tôt misé sur la moralisation des comportements. Le bilan un quart de siècle après montre l’échec de ce discours qui n’a pas pris une ride.
“C’est probablement le front sur lequel nous avons rencontré la plus grande résistance…M on ambition a toujours été à cet égard, de faire en sorte que mes compatriotes soient habités par une éthique du respect du bien public et bien d’autrui. ” Ces propos du Chef de l’Etat lors d’un entretien accordé à Charles Ndongo et compilé dans un ouvrage intitulé Paul Biya,
Un nouvel élan, résonnent encore dans le discours politique de Paul Biya, 26 ans son accession à la magistrature suprême. Le président de la République a fait de la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics, l’un de ses chevaux de bataille, mais le reste du groupe de suit pas. Ministres, directeurs généraux de sociétés d’Etat, élus locaux et autres gestionnaires de la fortune publique figurent dans la liste rouge des détourneurs, prêts à passer devant le procureur ou le juge. L’homme du 6 novembre 1982, “ d’amener le fonctionnaire à savoir qu’il est là pour servir, et non pour se servir … ”
Les résultats sont restés en deçà des attentes de l’initiateur de la rigueur et de la moralisation. Et Paul Biya a averti que le combat n’est pas terminé, après les épisodes qui ont conduit dans les geôles Pierre Désiré Engo, et Mounchipou Seidou. “ Même si, sur ce plan, les résultats obtenus sont restés en-deçà de nos espérances, disait-il, je maintiens qu’une société démocratique ne peut tolérer qu’une minorité d’individus accaparent une part importante de la richesse nationale. Le combat pour la rigueur et la moralisation n’est pas terminé. Il restera pour moi une priorité. ”
Avec l’opération épervier qui bat son plein depuis l’année 2006, il semble que cette volonté de tordre le coup à la corruption.
Cependant, nombre d’observateurs sont unanimes à reconnaître que la volonté affichée de lutte contre les détournements de deniers publics est impulsée de l’extérieur sous la houlette des bailleurs de fonds. Peu avant le début de l’opération en cours une levée de bouclier de certains diplomates accrédités à Yaoundé contre l’impunité.
Dès 1996, les autorités ont entrepris l’élaboration du programme national de gouvernance, soutenu par le Pnud. Il en est résulté un observatoire de lutte contre la corruption avec des ex-croissances dans les ministères appelées cellules ministérielles de lutte contre la corruption considéré par les observateurs comme des structures gadgets. Un premier frémissement a eu lieu en 1989 avec les affaires Engo et Mounchipou.
Le discours de Paul Biya sur l’assainissement des mœurs publique n’a pas pris de rides mais les actions sur le terrain vont de mal en pire. Le message ne passe pas au vu des dérapages. Les résistances dont parlait déjà Paul Biya, l’acteur principal, donne malheureusement l’impression d’un prêche dans le désert tant ses orientations allant dans le sens de l’amélioration de la gouvernance publique manquent d’application sur le terrain. Le gros des troupes de recrutent dans les rangs du Rdpc avec aujourd’hui l’opération épervier qui a mis sous les verrous de nombreux hauts commis de l’Etat pour cause de détournement de la fortune publique.
Paul Biya l’a réitéré lors du Congrès du Rdpc de juillet 2007 en indiquant tous ceux qui seront rendus coupables de détournement de deniers publics devront “ rendre gorge ”. L’opération a cours sans que de façon substantielle, on note une amélioration de la gestion publique par les hauts commis de l’État et tous ceux qui sont de près ou de loin impliquée dans la gestion des affaires publiques.
Des résistances sont enregistrées dans les rangs de son propre parti politique. Mais les actions entreprises par le Renouveau, pour peu qu’elles manquent de pertinence peuvent amener à s’interroger sur les motivations réelles des mesures mises en place et qui ressemblent à s’y méprendre à du saupoudrage pour plaire aux bailleurs de fonds et aux exigences des organismes internationaux auxquels le Cameroun est membre.
Christophe Mvondo
Economie : Paul Biya n’a pas eu la main heureuse
Héritant d’un pays prospère, le président Biya l’a rapidement plongé dans une récession qui, aujourd’hui encore, emprisonne des millions de Camerounais dans l’étau de la misère.
Paul Biya l’a dit lui-même, il voulait entrer dans l’Histoire comme celui qui a apporté la démocratie et la prospérité aux Camerounais. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu‘il n’y est pas parvenu. Arrivé à la tête du Cameroun dans une situation où le pays connaissait une prospérité enviée, l’actuel chef de l’Etat n’a pas eu la main heureuse.
Quelques chiffres l’indiquent.
Paul Biya est arrivé au pouvoir quand le Cameroun connaissait la croissance économique à deux chiffre (10%) et quelques années plus tard, le pays plongeait brutalement dans la récession (-6,4% en 1987, et surtout un plancher de -13% en 1988, la pire des années de crise au Cameroun, au plan macro économique.
Cette situation dure jusqu’en 1993, avec un taux de croissance toujours négatif : -3%. Même si l’année suivante, la récession est moins importante (personne ne rêve de croissance et on se contente alors de limiter la récession) les dégâts socio-économiques de cette crise ne font que commencer : démantèlement du tissu productif à travers la fermetures d’entreprises, arrêts des subventions au secteur agricole, baisse des prix d’achat aux paysans, recul de la production, détournements massifs de deniers publics dans l’administration. Au total, entre 1985 et 1993 le Pib du Cameroun chute de 30% et la consommation par habitant baisse corrélativement de 40%. Les estimations montrent que 75% de la main-d’œuvre urbaine est soit sous employé (et donc sous payé !) soit dans le secteur informel qui “ nourrit ” 60% des ménages urbains.
Aujourd’hui encore contrairement à ce que disent certains discours, la crise n’est pas finie, puisque les Camerounais constatent chaque jour la pénurie dans leurs assiettes et vivent des privations quotidiennes dans leur chair avec le sentiment d’être traqués par une misère qui serait une fatalité qu’ils doivent subir tandis que d’autres se goinfrent. Aujourd’hui, 40% de Camerounais ne mangent pas à leur faim, et ne rêvent même pas de boire de l’eau potable, d’avoir de l’électricité ou simplement d’avoir accès aux soins de santé les plus élémentaires. Il est loisible d’observer, en ville comme en campagne que faute d’argent, de nombreux enfants sont privés de scolarité, en 2008. De constater que nos hôpitaux, faute d’entretien et d’équipement sont devenus des mouroirs pour des malades, et des lieux d’incubation de différentes pathologies que les visiteurs contractent rapidement. En somme, en 28 années de pouvoir Paul Biya a surtout réussi à plonger le Cameroun dans les récessions économiques, situation qui a aggravé le chômage. Le pire étant que le président, quel l’on voit peu dans l’action-décision, donne le sentiment au petit peuple de ne s’occuper que de très loin de ces problèmes tout juste bon à entretenir pour en faire des thèmes de campagne.
Bilan négatif
Si la crise économique, la détérioration des termes des l’échange et la crise des cours des matières premières a bon dos chaque fois que l’on évoque la crise économique du Cameroun, et on reconnaît de toutes les manières que le chef de l’Etat n’a pas montré un leadership vigoureux pour endiguer de cette récession, qui s’annonçait avec des indicateurs clairs et corrigibles. Au contraire, en hésitant, en prenant des décisions comme s’il y était acculé, et en prenant des engagements vis-à-vis de la communauté financière internationale que le Cameroun ne pouvait pas –ou ne voulait pas- tenir, le chef de l‘Etat a embarrassé et désespéré les Camerounais qui se sont mis à croire que la crise était une fatalité et que la volonté et le savoir faire des hommes ne pouvaient pas y faire face.
Il en va ainsi de ses hésitations à aller aux accords avec le Fmi, avant d’y aller et de ne presque jamais respecter les conditionnalités. Il en va de même de l’éviction des plans quinquennaux qui indiquaient clairement que le Cameroun entrait dans une phase de navigation à vue dont les conséquences ne pouvaient être que celle qu’on connaît aujourd’hui.
Pour quelqu’un qui veut rester dans l’histoire comme ayant apporté la prospérité au Cameroun, ses méthodes sont plutôt singulières. Double baisses des salaires, gels des avancements, blocage des recrutements à la fonction publique, licenciements massifs dans les entreprises publiques qui ont échappé à la fermeture pure et simple, dévaluation du franc Cfa, arrêt des grands chantiers d’équipements publics, qui étaient des pourvoyeurs d’emplois, liquidation des banques qui sont enterrées avec leurs dépôts laissant les déposants sur la paille. En gros, hausse du chômage et amputation du pouvoir d’achat.
Pourtant, le pays prospère dont a hérité l’actuel chef de l’Etat ne manquait pas d’atouts. Pour ce qui est des richesses du sous-sol, le président Biya s’est contenté d’épuiser les réserves de ressources dont l’exploitation avait déjà commencé, notamment le pétrole. Alors que le Cameroun était en crise, il ne s’est pas donné la peine d’exploiter les opportunités que nous offraient des minerais comme la bauxite, le fer, la houille blanche, le cobalt, le nickel, manganèse, l’or, le diamant.
Il faut dire qu’au plan économique, Paul Biya s’est toujours distingué comme un politique particulièrement optimiste même si les faits ont systématiquement démenti ses prévisions. L’histoire retiendra que pendant que les Camerounais souffrent, il leur parle du bout du tunnel imminent au point de susciter la raillerie de ceux qui lui suggère de préciser qu’il s’agissait du bout d’entrée dans le tunnel de la misère. Plus récemment en 2004, il promettait un doublement du taux de croissance économique pour doter le Cameroun, en 2011 d’une croissance à deux chiffres. On en est bien loin, comme on le voit, puisque les grandes ambitions qu’il décrivait à travers des grands projets agricoles, miniers et industriels sont toujours, au mieux, en phase de maturation. Ce qui ne l’empêchera pas, cette fois encore, d’annoncer des jours radieux aux Camerounais pour les prochaines années.
François Bambou
Le vieillissement du renouveau
Ces deux idées peuvent sembler contradictoires, car ce qui, dans son concept se définit comme rupture d’avec le décadent, l’obsolète et le caduc, ne peut pas en même temps, s’il demeure tel, vieillir.
Lapalisse pourrait le dire en un mot : le neuf n’est pas vieux. Autrement dit, on ne saurait parler de vieillissement à propos d’un processus de renouvellement. Voilà ce que dit le concept. Il faut maintenant examiner la réalité.
La mythologie du renouvellement
L’observation de l’histoire montre que le développement des sociétés ne se réalise généralement que par la rupture de l’ordre caduc, que par la substitution,
accidentelle ou volontaire, de l’ancien par le nouveau, ou, à tout le moins, par le différent, qui n’est pas nécessairement synonyme de meilleur. C’est le principe du changement, qui permet à l’histoire d’avancer au lieu d’être statique. Mais dans le cas des changements volontaires, les hommes s’arrangent pour que le mouvement s’accomplisse vers l’idéal, vers le bien.
Dans la culture judéo-chrétienne par exemple, cette rupture s’accomplit à l’arrivée de Jésus-Christ qui apporte une nouvelle façon de se rapporter à Dieu. “ On vous a dit que… Mais moi je vous dis que… ”. Raison pour laquelle la Bible contient deux Livres distincts : l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Dans la grande histoire de la pensée intellectuelle, l’on distingue également une période spéciale appelée La Renaissance et caractérisée par la volonté, et le fait, de secouer la sclérose accumulée depuis l’Antiquité jusqu’au Moyen Age. Et l’on sait combien ce mouvement a permis le renouvellement des connaissances, tant en littérature ,notamment avec le groupe de La Pléiade, que dans les sciences de la nature, qui cessent d’être spéculatives pour devenir expérimentales et technomathématiques. La modernité dont jouit le monde actuel est le fruit du jaillissement épistémologique de la Renaissance.
Dans la politique africaine, la mythologie de la rupture et du renouvellement se manifeste dans le concept du NEPAD (le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique), processus qui repose idéologiquement sur la Renaissance Africaine. En développant cette idéologie, Thabo Mbeki n’est pas loin de vouloir lui faire jouer, analogiquement, le même rôle que joua la Renaissance en Occident.
Au Cameroun, le Renouveau
Quand le Président Paul Biya accède au pouvoir le 6 novembre 1982, et malgré l’esprit de continuité qu’il professe par rapport à son “ illustre prédécesseur ”, il ne tient pas moins à marquer sa politique par une touche personnelle et nouvelle qui prendra plus tard le nom de “ Renouveau ”. L’affaire commence le 6 novembre même, lors de la prestation de serment, à travers un style de redoublement conceptuel qui atteste à la fois de la continuité et de la rupture. Il dit vouloir continuer la politique de non-alignement et de coopération, mais en précisant, “ j’entends un non alignement authentique … J’entends une coopération rénovée ”. Le Renouveau prend donc naissance à ce moment-là, avant d’acquérir progressivement, au fil des discours et allocutions, une réelle consistance doctrinale.
J’avais personnellement été acquis à l’homme du 6 novembre à partir de la tonalité progressiste de ce serment sur la Constitution, et j’écrirai plus tard, pour appuyer, en 1985, un livre intitulé L’idée sociale chez Paul Biya. Beaucoup d’intellectuels, aujourd’hui attablés, jugèrent que j’avais trahi l’intellect. D’autres font pire : ils n’analysent rien, mais crient seulement “ Paul Biya Oyié ! ”, et le tour est joué.
Pour en revenir au Renouveau, il faut dire que cette doctrine nouvelle est structurée par les concepts majeurs de rigueur et de moralisation, le premier étant attaché à la gestion et le second au comportement social. Cela signifie donc qu’il y avait à redire sur la gestion et sur le comportement social des uns et des autres. Dans une célèbre chanson, intitulée Rigueur, Jojo Ngallé dira : “ On en avait assez ! ”. C’est dire avec combien d’enthousiasme le peuple avait salué l’avènement du Renouveau !
Au plan purement politique, les concepts clés étaient ceux d’ouverture démocratique et de libéralisation, lesquels seront systématisés en 1987, par Paul Biya lui-même, dans son ouvrage théorique intitulé Pour le libéralisme communautaire. J’ai entendu certains Camerounais dire que ce livre ne reprend pas une seule fois les concepts de rigueur et de moralisation. Ces exégètes voient seulement des arbres, sans savoir qu’il s’agit d’une forêt. Au lieu de ce nominalisme, il faut comprendre que Pour le libéralisme communautaire est le développement de tous ces concepts structurateurs du renouveau, leur application dans les champs de la politique, de la culture et de l’économie.
La vraie question est ailleurs, dans l’applicabilité, puis l’application effective de l’esprit du Renouveau dans la réalité quotidienne.
Le Renouveau et la philosophie de l’esquisse
Au cours du retour incandescent de la démocratie au Cameroun, et pendant même qu’il combattait le Président Biya à travers Directoire et Arc-CNS, le regretté Samuel Eboua avait eu l’honnêteté de dire que le contenue de Pour le libéralisme communautaire était excellent, qu’on ne pouvait rien concevoir de mieux, le seul problème étant que ses promoteurs ne l’appliquaient pas eux-mêmes. Le Renouveau était-il donc mort-né, ou avait-il trop prématurément vieilli ? Dans quelle mesure avait-il tenu ses promesses ?
S’il est incontestable que le Renouveau n’a pas ramené le paradis promis, il apparaît tout autant malhonnête de ne pas reconnaître que deux écueils majeurs ont pu différer son avènement : le putsch avorté du 6 avril 2004, avec le réflexe autoritariste qu’il a engendré, puis la crise économique qui a frappé notre pays quelques années plus tard. Ces circonstances atténuantes étant reconnues, il este tout de même à comprendre pourquoi bien des pays africains, de loin moins nantis que le Cameroun, se sont facilement relevés, eux, de leurs difficultés.
A l’enthousiasme général qui avait salué l’avènement du Renouveau, s’est en effet substituée une morosité également générale. En lieu et place de la rigueur et de la moralisation programmées, l’on assiste plutôt à l’incarnation de l’immoralisme et du laxisme, à la banalisation des crimes et délits divers. Le cas le plus exemplaire de cette situation délétère est, il y a un an, l’assassinat, puis la défenestration en plein midi, d’un jeune homme à partir de l’hôtel le plus central de notre capitale. Le point d’interrogation demeure toujours béant jusqu’à ce jour. Zéro explication à l’intention du peuple démoralisé. On peut également citer la lutte contre la corruption, qui est une grande plaisanterie, puisque cette lutte est dirigée, globalement, par les corrompus eux-mêmes. Et que dire de cette homosexualité, qui tend à devenir une condition normative pour accéder aux hautes fonctions de l’Etat, alors qu’elle est condamnée par la loi ? Tout se passe en effet comme si Dieu était mort, le Dieu du ciel comme le Dieu terrestre qu’est l’Etat.
Cette détérioration de l’éthique s’explique en grande partie par le fait que ceux qui sont chargés d’animer le Renouveau, ou d’incarner ses valeurs, posent toujours des actes manqués. Ils s’arrêtent aussitôt que le peuple commence à applaudir un acte de redressement quelconque. Ils s’en tiennent à l’esquisse au lieu d’achever le geste et d’éradiquer le mal, comme s’ils avaient signé un pacte avec ce dernier, comme s’ils avaient peur d’en finir avec lui. L’homme du mal peut donc continuer allègrement son chemin, en passant parfois pour un modèle, au point que qui ne fait pas comme lui, pour suivre le bien, est taxé de malhonnêteté. La hiérarchie des valeurs est renversée, puisque, ainsi, on finit par écarter la norme pour normaliser l’écart. Il faut donc revenir au binôme du crime et du châtiment.
En plus de ce retour à la culture de la sanction achevée, au lieu de se contenter de l’esquisse, le Renouveau gagnerait aussi à accompagner ses principes par leur mode d’emploi, par leur méthode d’application, à travers des structures de formation à l’intention de ses animateurs, genre Ecole des cadres. Les élites du Renouveau se trouvent en effet propulsées dans l’action sociale sans en avoir maîtrisé les principes, sans avoir reçu en amont une formation appropriée. Le recrutement se fait généralement selon le jeu de l’amour et du hasard. Parfois on accède aux charges, civiles ou électives, par achat ou par vénalité. C’est la marchandisation du droit politique. Tous ces cheminements tortueux ont pour conséquence qu’on a rarement l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, ce qui cause au pays un grand déficit de performances dans bien des domaines.
Nous pouvons donc saisir l’occasion des réjouissances actuelles, la célébration des 25 ans du Renouveau, pour rectifier le tir, en modérant les excès d’autosatisfaction dont on se gargarise souvent en de pareilles circonstances. C’est l’instant du Gneauti seauton, le fameux Connais-toi toi-même de Socrate. Moyennant cette nécessaire introspection, on peut dire que le Renouveau n’a pas vieilli et que le libéralisme communautaire est, pour l’instant, l’une des meilleures doctrines politiques de l’heure. Il faut seulement qu’il évite les défauts du kantisme, doctrine morale dont on disait qu’elle avait les mains pures mais sans avoir les mains.
Hubert Mono Ndjana