L’ex-internationale camerounaise, naturalisée française en 2006, domine les moins de 69 kg.
En décembre dernier, elle est montée sur la plus haute marche du podium en remportant le titre de championne de France 2006 des moins de 69 kg en individuel chez les dames. Un titre qui lui vaudra une voiture en prime. Cette performance, elle l’a réalisée en tant que Française, nationalité acquise depuis le début d’année 2006. C’est au sortir des Jeux africains à Tunis en mai 2004 que Yamechi Madeleine et les autres professionnelles camerounais (Tientcheu Dabaya Venscelas, Longue Olivier et Ketchankeu Judith) qui avaient fait le déplacement à leurs propres frais, laissent germer l’idée de la naturalisation. Car, le traitement de la délégation camerounaise, arrivée quatre jours après le début de la compétition, était déplorable. Les frais qu’ils avaient engagés pour participer à cette compétition n’ont jamais été remboursés. Et c’est in extremis que Tientcheu Dabaya et elle sauvent leurs places qualificatives pour les Jeux olympiques d’Athènes de juillet 2004. Où ils occuperont respectivement la 5è place et la 63è places. Des mauvaises performances que Madeleine Yamechi met sur le compte de l’indifférence des autorités camerounaises : “ Les autorités sportives compétentes du Cameroun ne se sont jamais souciées des conditions de notre préparation encore moins de notre participation aux différentes compétitions auxquelles nous avons pris part. Seuls, les intéressent les résultats que nous réalisons. ”
Dans ces conditions, elle pense fortement à prendre une année sabbatique pour mettre au monde son enfant, mais elle va se raviser au regard des challenges sportifs que lui offre sa nouvelle nationalité française. C’est ainsi que la petite trapue, formé à l’African negro club et qui vient de s’engager avec le club Usmt (Union sportive métropolitaine des transports) de Paris après des années passées au club Vga St Maur, va se remettre au travail avec le rêve de réaliser les mêmes exploits que son compagnon de fugue, Venscelas Tientcheu Dabaya, qui a pris la nationalité française en novembre 2004 et remporte le titre de champion du monde des moins de 69kg en juillet 2006. Devenant ainsi le 500e champion du Monde et offrant à la France une performance historique. Vingt-cinq ans après, le dernier titre de champion du monde conquis à Lille par Daniel Senet.
Dabaya, un compagnon de route
C’est avec ce dernier qu’elle écrit d’ailleurs les plus belles pages de l’histoire de l’haltérophilie camerounaise. Faisant de cette discipline la plus grande pourvoyeuse des médailles lors des compétitions olympiques. C’est le cas aux Jeux du Commonwealth de 2002 où tous les deux ramènent 6 médailles d’or dans la trilogie : Arrachée – épaulée – jetée. Ce qui leur vaut une décoration du chef de l’Etat. Ils remettent cela aux Jeux d’Afrique en octobre 2003 et aux championnats d’Afrique en 2004 à Tunis. Des performances que Yamechi réalise grâce à l’encadrement de Jean Claude Collinot, un expert français, consultant de la Fédération camerounaise d’haltérophilie.
C’est d’ailleurs lui qui les récupère en France après leur fugue lors des championnats du monde de 1999 à Athènes : “ C’est à la fin des championnats du monde en Grèce que Tientchieu Dabaya et moi avions décidé d’émigrer en France pour bénéficier des conditions infrastructurelles qui nous permettraient d’améliorer nos performances et atteindre nos objectifs d’être les meilleurs en Afrique et dans le monde ” dira-t-elle pour justifier son exil.