Annoncé depuis des jours, Abdoulaye Wade a finalement regagné Dakar, la capitale sénégalaise, lundi en soirée en compagnie de Viviane, son épouse, et de certains proches. L’ancien président sénégalais revenait ainsi de son exil parisien où il vit depuis sa défaite à la présidentielle de 2012.
L'ancien président sénégalais Abdoulaye Wade a été accueilli par une foule en délire qu’il estime à plus de 3 millions de personnes. «Je sais estimer une foule et scientifiquement c’est possible. C’est la première fois que je vois, de l’aéroport à la permanence du Pds (Parti Démocratique Sénégalais), tout cet itinéraire bondé de monde. Lors de mon dernier voyage, les estimations s’élevaient à 3 millions, mais aujourd’hui, je pense que c’est plus de trois millions de personnes».
A 91 ans, «Gorgui», le vieux en langue wolof, comme l’appellent affectueusement ses partisans, ne retourne pas au pays pour se croiser les bras, mais pour rentrer à nouveau dans l’arène politique. Il souhaite ainsi conduire «Manko Wattu Sénégal», la liste nationale de la coalition d’opposition, aux élections législatives du 30 juillet prochain.
Celle-ci regroupe le Parti démocratique sénégalais (PDS) et ses principaux alliés. Son agenda prévoit, pendant près de trois semaines d’activité politique intense, plusieurs meetings aussi bien à Dakar que dans d’autres grandes villes du pays. Il est ainsi attendu à Touba et Tivaouane, deux cités saintes des confréries mouride et tidiane, indique Cameroon Tribune.
Quelque temps seulement après sa descente d’avion à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, Abdoulaye Wade s’est adressé à ses partisans et sympathisants. La virulence dans le propos et la critique acerbe à l’endroit de son successeur ont laissé transparaître la tournure que pourrait prendre la campagne.
Il a déclaré avoir accepté conduire l’une des deux listes de l’opposition pour «redresser» ce qu’il appelle un Sénégal en état de «déliquescence». «J’ai entendu le message que le Sénégal va mal. Cette souffrance me fait mal, très mal. Ma famille politique s’est associée avec d’autres partis avec un objectif: faire partir Macky Sall», a-t-il lancé.
Mais, au-delà du faste et de la grande mobilisation que ce retour a suscité, ce n’est pas la grande sérénité dans les rangs du PDS. Cette formation politique connaît des fissures internes avec des jeunes loups aux dents bien longues qui ne voient pas d’un bon œil le retour du « vieux ».