«Le Gabon a un président. Et le seul souhait que nous pouvons émettre, c'est qu'il y ait un dialogue, une réconciliation». Tels sont les propos tenus lundi par le Premier Ministre français, Manuel Valls. Une sortie, mieux, un rétropédalage qui irrite les partisans de Jean Ping, principal opposant à Ali Bongo, qui n’a toujours pas reconnu sa défaite. «Est-ce que Manuel Valls parlait parce qu’il était en Afrique et qu’il nous proposait un peu une démocratie Y’a bon Banania ? Manuel Valls doit savoir que ce qu’on appelle le respect des peuples et la constante en politique. On ne peut pas vouloir une forme de démocratie en France et en Europe, et en vouloir une autre parce qu’il s’agit du Gabon», s’interroge Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, porte-parole de l'opposant Jean Ping au micro de RFI.
Il est d’autant plus remonté qu’il estime que le Premier Ministre français aurait dû attendre le rapport final de la Commission d’observation européenne avant de se prononcer. Ce proche collaborateur de Jean Ping est également convaincu que Manuel Valls a fait cette sortie en pensant à l’élection présidentielle de 2017 en France. «On a le sentiment qu’il fait son marché en Afrique en ce moment. Ça ressemble à une position personnelle et opportuniste. Malheureusement, le peuple gabonais en est la victime. Manuel Valls a probablement parlé au nom d’un autre agenda que celui du Gabon», ajoute-t-il.
«Cette marche arrière n'est pas la seule. En août, Le Tchadien Idriss Déby avait simplement pris acte de la réélection d'Ali Bongo. Vendredi 28 octobre, il est venu à Libreville pour féliciter le président gabonais», constate Radio France Internationale. L’on peut être d’autant plus surpris qu’en janvier 2016, le Premier Ministre français avait déclaré qu'en 2009, Ali Bongo n'avait pas été élu comme on l'entend, entraînant la colère de Libreville. Valls prend également le contre-pied de son Ministre des Affaires étrangères, Jean Marc Ayrault qui estimait il y a un mois que «l'examen des recours n'avait pas permis de lever tous les doutes» sur le résultat du scrutin.